Candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de handball, El Hadji Badiane ne décolère pas face au forcing du président Seydou Diouf qui refuse de tenir l’Ag élective avec les nouveaux textes. Du coup, et face au mutisme du ministère des Sports, le président de club a saisi la Fédération internationale par lettre.Par Hyacinthe DIANDY

– Le handball sénégalais va vers une fin de semaine assez mouvementée avec le forcing de la Fédération sénégalaise de handball (Fshb) qui tient vaille que vaille à tenir son Ag élective sans respect des procédures (voir notre édition d’hier).
En effet, c’est ce samedi 29 mai que l’instance dirigeante veut procéder à ses renouvellements. Et cela en dépit de la polémique concernant les nouveaux textes que le président Seydou Diouf refuse toujours d’appliquer. Une position con­fortée par le ministre des Sports qui reste sourd aux correspondances du Collectif de clubs.
Président de club et candidat à la présidence de la Fshb, El Hadji Badiane a donc saisi la Fédération internationale de handball (Ihf).

«Le président Seydou Diouf refuse d’appliquer les textes adoptés lors du Congrès de l’Ihf et qu’il a signés»
Dans une lettre datée du 12 mai 2021 et dont nous avons copie, avec comme objet : «Saisine aux fins de statuer d’office», il attaque sa correspondance par ces mots : «Cette Fédération qui représente le handball sénégalais au sein des instances africaines et internationales est en porte-à-faux par rapport aux règlements. Illégitime pour n’avoir pas tenu d’Assemblée générale depuis avril 2014, elle refuse de se conformer à la réforme normative des instances sportives et au respect des idéaux du Comité international olympique (Cio) sur la bonne gouvernance des Fédérations.»
Selon M. Badiane, cette volonté de la Fshb d’aller en Ag sans les nouveaux textes est d’autant plus étonnante que «le président Seydou Diouf a signé lors du Congrès ordinaire de l’Ihf de juillet 2019, en Suède, les nouveaux textes adoptés lors de ces assises de Göteborg» avec des dispositions qui renforcent le pouvoir des clubs et non les Ligues.
Le dirigeant mbourois de déplorer dans sa lettre le fait «qu’après avoir rempli toutes ses qualités de membre de l’Ihf et de la Cahb à travers toutes les assises et toutes les compétitions organisées depuis 2018, la Fédération sénégalaise n’a respecté aucun des statuts ou règlements régissant le handball national ou international : aucune réunion de son Comité directeur depuis janvier 2019 et aucune Assemblée générale depuis avril 2014».
El Hadji Badiane de constater : «Notre Fédération, qui est membre de la Cahb et de l’Ihf, semble se complaire dans le principe de l’illégalité malgré tous les précédents qu’elle nous a fait subir par ailleurs. Le ministère délégataire de pouvoir a reçu plusieurs correspondances d’alerte des acteurs du handball sans bouger.»

La Cahb avait averti les Fédérations en décembre 2019
Pourtant, rappelle-t-il, dans une lettre circulaire du 6 décembre 2019, le Secrétariat de la Cahb, en guise d’avertissement, écrivait : «On observe de plus en plus, que bien des Fédérations ne respectent pas les dispositions statutaires auxquelles elles sont tenues…»
«Un constat aberrant de cette situation a poussé des clubs mythiques, des esprits épris de justice et des passionnés de la discipline comme moi-même, infatigable serviteur du handball, à saisir la Cahb pour statuer d’office sur cette situation inédite. Toutefois, cette saisine n’a pas connu de suite à ce jour, à notre humble constat. Cette fois notre saisine à l’Ihf s’adosse sur les plus récents développements des Statuts et Règlements à savoir les textes adoptés lors du dernier Congrès de l’Ihf de 2019.»
C’est ainsi que, poursuit le dirigeant mbourois, «ces manquements notoires font que les indignés du handball sénégalais se sont levés comme un seul homme pour les dénoncer sur le plan international et ils comptent sur la diligence des organes dirigeants pour immédiatement rappeler à l’ordre cette Fé­dé­ration à la dérive», a-t-il conclu, tout en souhaitant l’arbitrage de l’instance internationale.
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