Fin du bras de fer entre les producteurs de la série Maîtresse d’un homme marié et Mame Matar Guèye de l’Ong Jamra. Devant la plainte de ce dernier, le Conseil de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a tranché. Le régulateur ordonne aux productions d’apporter des corrections.

Dans le bras de fer qui a opposé les producteurs de la série Maîtresse d’un homme marié et les organisations bien pensantes Jamra et le Comité de défense des valeurs morales au Sénégal, le Conseil de régulation de l’audiovisuel de l’audiovisuel (Cnra) a finalement pris fait et cause pour les derniers. Dans une décision rendue ce 26 mars 2019, le régulateur somme la maison de production Marodi de revoir sa copie. «Le téléfilm pourra continuer à être diffusé, sous réserve des mesures correctives à apporter», assène le collège qui intime à Marodi Production l’ordre de réviser le contenu de la série jugée trop licencieuse par ses contempteurs. En instruisant la plainte déposée par Jamra et le Cdvm, l’autorité de régulation est arrivée à la conclusion que les plaintes sont fondées. «L‘ins­truc­tion du dossier par les services du monitoring du Cnra apporte la preuve que dans le téléfilm, sont régulièrement notés des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux et des scènes de grande violence ou susceptibles de nuire à la préservation des identités culturelles», indique le Cnra. Raison pour laquelle il menace la production d’en venir à un retardement de l’heure de diffusion ou l’interdiction pure et simple de la diffusion du téléfilm.
Maîtresse d’un homme marié est une série produite par Marodi. Depuis le démarrage de la série, des voix se sont fait entendre pour protester contre de supposées atteintes aux bonnes mœurs, symbolisées notamment par le langage quelque fois cru des actrices. Forts de leur statut de gardiens des bonnes mœurs, Jamra et le Cdvm ont tout de suite rué dans les brancards en dénonçant le contenu de la série «qui pervertit les jeunes». Mais avant même que le Cnra n’entre en jeu, les producteurs s’étaient déjà déculottés devant leur accusateur en acceptant, selon les propos de Mame Matar Guèye, de l’associer «à la rédaction des scénarii».
Aujourd’hui, la décision rendue par le Cnra ne devrait donc pas surprendre. Mais logique pour logique, l’Ong Jamra et le Comité de défense des valeurs Morales au Sénégal, tout comme le Cnra ont encore du pain sur la planche avec tous ces films, séries et autres télénovelas dont la teneur des dialogues et des images va bien au-delà de ce que l’on peut trouver dans Maîtresse d’un homme marié.
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