Politique de la France en Afrique : Regard critique de Mireille Fanon

La présidente de la Fondation Frantz fanon internationale, Mireille Fanon, dénonce la politique de la France en Afrique. Selon elle, c’est une vision économique visant à essayer de profiter encore plus des ressources naturelles du continent ou par des accords commerciaux iniques, pour bénéficier de tout cela.
La présidente de la Fondation Frantz fanon internationale, Mireille Fanon, a dénoncé hier avec la plus grande fermeté la politique de la France en Afrique. «Au nom du panafricanisme, le président de la République française, je ne citerai pas son nom, va organiser en juin, un sommet France-Afrique. Imaginez l’instrumentalisation justement qui est faite de l’idéologie du panafricanisme telle que nos ancêtres l’avaient pensée», a cogné cette militante française, en marge du symposium en hommage au Pr Samir Amin. Elle ajoute : «Et on est loin de cela, puisque c’est quand même une vision économique visant à essayer de profiter encore plus des ressources naturelles de l’Afrique ou par des accords commerciaux iniques, pour bénéficier de tout cela».
L’implication de la France dans la gestion des crises africaines n’a pas manqué également de provoquer l’ire chez la fille de Frantz Fanon (célèbre psychiatre et essayiste français fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, décédé en 1961). «Aussi par des accords de sécurité, comment est-ce que la France continue à avoir le pied en Afrique et particulièrement à Bamako où 700 soldats vont arriver bientôt quand on sait que la solution du terrorisme est totalement politique, mais absolument pas militaire», dira-t-elle. Donc, poursuit-elle, «il me semble que dans la déclaration finale de cette rencontre, il serait extrêmement important de montrer qu’au regard de tous les apports sur les analyses économiques faites par Samir Amin, que nous ne sommes pas dupes lorsque des sommets s’organisent en France, aux Etats-Unis». Aux yeux de Mireille Fanon, le développement de l’Afrique «ne viendra pas d’accords particuliers avec la France, mais viendra des Africains, et de l’Afrique elle-même».
Mme Fanon a en outre lancé une pierre dans le jardin de Louis Georges Tin (universitaire français, connu en tant que militant contre l’homophobie et le racisme). Lequel se serait autoproclamé Premier ministre de la diaspora africaine. «Dans ce contexte-là, il y a quelque chose qui est peu connue et tout ceci procède de la même idéologie de la domination et du colonialisme. C’est que nous avons quelqu’un de la Martinique qui a décidé l’année dernière de se déclarer Premier ministre de la diaspora africaine», a-t-elle expliqué. Non sans préciser que si elle parle de cela c’est parce que, «quand je l’ai vu je me suis dit, mais il ne s’arrêtera jamais». «Sauf qu’en 2003, l’Union africaine (Ua) a décidé que la diaspora africaine serait la 6e région de l’Afrique. Or, ce qui se passe, c’est que devant les difficultés pour l’Ua d’organiser cette 6e région d’Afrique, des personnes commettent des actes parfaitement coloniaux. Je suis désolée de le dire, il a été adoubé par 3 Présidents de pays africains. Ce qui pose quand même un véritable problème et je vous alerte», prévient Mireille. Elle lance par ailleurs un appel pour qu’ils puissent trouver lieu où installer leur fondation notamment en Afrique, car, dit-elle, «nous ne voulons pas nous installer dans le Nord».
mfkebe@lequotidien.sn
1 Comments
La mentalité française est tiers-mondiste et complexee.voir ce besoin de toujours donner des leçons. on ne respecte pas les locaux. S’ingere dans les affaires locales. Tant que cela continuera, les africains continueront de bouder la France. Il faut respecter la souveraineté.