C’est la fin du week-end de pèlerinage marial de Popenguine durant lequel un message d’espérance a été envoyé aux jeunes. 

 

Par Alioune Badara CISS – Le sanctuaire marial de Popenguine a été envahi hier par les fidèles chrétiens venus assister à la 137ème édition du pèlerinage marial. Cette année, c’est le diocèse de la Mauritanie qui est à l’honneur. Dans un monde confronté à plusieurs crises, allant des conflits aux catastrophes naturelles en passant par les épidémies et les déceptions politiques, l’Evêque de la Mauritanie, Mgr Victor Ndione, a livré un message puissant d’espérance et d’action.

S’adressant à des milliers de marcheurs, majoritairement jeunes, Mgr Ndione a souligné que même si «le mercure du thermomètre du désespoir ne cesse de grimper, l’accueil de la Vierge Marie insuffle un enthousiasme qui démontre que l’humanité n’a pas succombé au désespoir».

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Dans son homélie, il est revenu sur le rôle central de la foi et de l’action dans la lutte contre le pessimisme généralisé qui caractérise notre époque, notamment pour ceux qui affrontent les dangers de l’émigration clandestine ou les affres de l’exil.

Un monde éprouvé et le refuge de la foi
Monseigneur Ndione n’a pas éludé la dure réalité d’un monde «profondément éprouvé, où les remords, les guerres, les catastrophes naturelles, les famines, les épidémies, les attentats sont devenus monnaie courante, tant ils sont devenus trop habituels à nos oreilles», regrette l’Evêque de la Mauritanie.

A cela s’ajoutent les «déceptions causées par nos politiques étatiques, bâties sur des promesses mensongères. Cette accumulation de malheurs a engendré un pessimisme généralisé parmi les populations, poussant certains aux gestes désespérés de l’émigration clandestine ou les laissant dans l’angoisse de leur triste sort», a déclaré Mgr Ndione dans son homélie.

C’est dans ce contexte sombre que Monseigneur Ndione, qui a présidé la messe de Pentecôte au sanctuaire marial de Popenguine, a mis en avant la foi comme ancre. Il a insisté sur la «certitude que rien n’est impossible à Dieu» et a invité les fidèles à prendre Marie, la «Mère de l’Espérance», comme «modèle de confiance inébranlable».

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Selon lui, cette démarche n’est pas une invitation à une attente passive, mais plutôt à une espérance intrinsèquement liée à l’action et à la responsabilité. L’Evêque a clairement signifié que l’espérance chrétienne «nous invite à ne pas croiser les bras en attendant que les problèmes se résolvent d’eux-mêmes, mais qu’elle met dans nos cœurs la conviction que Dieu est à l’œuvre, qu’il nous accompagne et bénit nos efforts», a-t-il souligné.

Ainsi, le discours de Monseigneur Ndione a résonné comme un appel vibrant à l’action. Il a exhorté les pèlerins à devenir des «serviteurs de l’espérance dans ce monde où l’on rencontre de plus en plus de personnes gagnées par le défaitisme». Cette mission, a-t-il affirmé, «incombe à chacun, à toutes les étapes de responsabilité».

Cependant, il a insisté sur le rôle crucial des figures d’autorité : «Toutefois, les leaders politiques et religieux, en raison de la place qu’ils occupent dans la société, devraient être aux avant-postes, agissant en faveur du bien commun.»
L’Evêque a tracé un portrait clair des leaders dont le monde a désespérément besoin : des figures qui «suscitent le goût de penser et de bien penser, qui inspirent la volonté d’agir et de bien agir, et qui militent pour le rapprochement des peuples».

Par ailleurs, il a mis en garde contre les «faux dévots dont l’apparence et l’éloquence ne contribuent qu’à étouffer le discernement et à installer la torpeur parmi les populations», avertit l’Evêque du diocèse de la Mauritanie.
Revenant sur cette 137ème édition du pèlerinage dont le thème est «Marie, Mère de l’espérance, marche avec nous», Monseigneur Ndione a présenté la Vierge Marie non seulement comme la Mère de l’Espérance, mais aussi comme un modèle universel de pureté et de grâce. Il a appuyé son propos par une citation du Coran, soulignant l’estime et la vénération dont Marie est l’objet dans l’islam : «Ô Marie, Dieu t’a choisie, Il t’a purifiée, Il t’a élue au-dessus de toutes les femmes de l’univers.» Cette citation souligne la dimension interreligieuse du respect et de l’admiration envers Marie, transcendant les frontières confessionnelles.

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Selon l’Evêque, «marcher à l’ombre de sa présence donne l’assurance d’être sur le chemin qui conduit à Dieu, et offre un refuge très sûr, malgré les tribulations et les épreuves inhérentes à la vie». Il a conclu son homélie en empruntant les paroles de confiance des chrétiens arabes à Marie : «Sous l’ombre de ta miséricorde, nous nous réfugions, ô Marie. Ne rejette pas nos demandes lorsque nous t’invoquons.» Selon lui, cette prière, partagée par des millions de fidèles, est un témoignage de la confiance inébranlable en son intercession, avec la conviction que «jamais on n’a entendu dire qu’aucun de ceux qui ont imploré son assistance et son secours ait été abandonné».
abciss@lequotidien.sn