Les volontaires du Sénégal ont, le temps d’un week-end, partagé les raisons de leur dévouement à la communauté, en organisant des activités en faveur de la population de Popenguine.Par Adjoua R. BASSENE (Quotidien Tv) –
Pour une fois, ils ont été à leur propre service. Une centaine de volontaires issus de différentes organisations se sont retrouvés à Popenguine dans le cadre du «Week-end du volontariat». Une initiative du Collectif des volontaires du Sénégal (Codevs), qui a tenu des activités ce week-end, pour ses membres mais aussi pour les habitants du quartier de Popenguine Ndayane, en prélude à la Journée internationale du volontariat prévue le 5 décembre.
Au programme, une session de formation en marketing digital pour trois Gie de femmes établis à Popenguine. Une initiative qui vient en appui à ces dames qui s’activent dans l’entrepreneuriat et qui doivent aujourd’hui se mettre à jour sur les différentes stratégies qui tournent autour de leur métier. D’ailleurs, Marième Soda Ndiaye, Directrice exécutive du Réseau des volontaires communautaires en appui au personnel de santé (Revocap) et co-fondatrice du Codevs, explique. «Nous voulons aujourd’hui (samedi) continuer à rapprocher les localités un peu éloignées et la capitale, c’est ce qui fait que nous les avons renforcées. Nous allons continuer la collaboration avec elles parce que nous pensons qu’elles ont de l’impact à travers les produits locaux et voulons les aider à avoir un impact positif dans leur communauté.»
Egalement était organisé un panel du dialogue citoyen dont le thème portait sur : «La perception de l’émigration irrégulière au Sénégal.» Un moment de partage avec des volontaires d’organisations comme Corps Africa, Onu Volontaires, Consortium Jeunesses Sénégal ainsi que des notables du quartier. Ce phénomène, qui prend de plus en plus de l’ampleur, n’a pas épargné ces habitants de Popenguine Ndayane, qui ont aussi eu des enfants qui ont décidé de s’aventurer à la recherche de l’eldorado en passant par la mer. Cela attriste les parents qui soutiennent que les jeunes doivent pouvoir rester et faire avec les moyens du bord. Toutefois, ils soulignent que les jeunes sont découragés de ne pas trouver du travail et c’est pour cela qu’ils ont pris ce chemin, quand bien même ils ne seraient pas d’accord avec cette démarche. Cette journée a aussi été marquée par la remise de prix à 14 volontaires, tous issus des différentes organisations regroupées au sein du Codevs. Ils ont été choisis pour leur engagement, leur détermination et le travail qu’ils abattent au sein de leurs organisations et/ou au sein de la communauté, des caractéristiques qui sont attendues d’un volontaire. Ce prix dénommé «Chakourane» vient du nom du volontaire, Souleymane Chakourane, «qui était un vaillant militant de l’environnement, qui nous a quittés à la fleur de l’âge et pour qui nous continuons d’avoir une pensée. Egalement toutes les personnes qui sont décédées étant membres de nos organisations respectives comme Chérif Kandji du Revocap, Tonton Babacar Touré, entre autres», exprime l’ancienne députée, Marième Soda Ndiaye.
Abdou Aziz Kâ fait partie des volontaires honorés. Plus connu sous le nom de Kane Ndao, Abdou Aziz est un pompier de profession, membre depuis 3 ans de l’association «Team Nintche». «Je suis très touché, très fier et aussi très honoré de cette distinction. J’ai eu beaucoup de diplômes, mais celui-ci est de loin le meilleur, car il vient de mes pairs. Je ne pense même pas que j’aurais pu avoir une distinction qui puisse égaler celle-ci», dit-il.
Aujourd’hui, ils espèrent tous que le volontariat puisse être une affaire de tous. Comme l’avait dit Rose Manga de la cohorte 6 de Corps Africa, «si j’étais ministre de la Jeunesse, je ferai du volontariat une exigence pour tous les postes à pourvoir». Le collectif des volontaires pense pouvoir atteindre plusieurs objectifs «si tout le monde le faisait».