Port autonome de Dakar : Incohérences et dysfonctionnements

Au Port autonome de Dakar (Pad), la passation des marchés est un exercice hasardeux et sujet à de nombreuses incohérences. C’est ce que relève l’audit réalisé par le cabinet Bsc sur la société. En effet, les auditeurs listent une longue série de dysfonctionnements dont la dernière n’est pas le fait que la coordonnatrice de la Cellule qualité hygiène et environnement soit à la tête de la commission des marchés. «Un cumul de fonctions contraire à l’esprit du Code», estime l’auditeur. Le rapport met l’accent sur les nombreux dysfonctionnements. Ainsi, dans l’appel d’offres portant renflouement et immersion de navires ayant coulé dans le plan d’eau, un marché attribué à Les ateliers du Cap Vert pour un montant de 3 milliards 416 millions 100 mille francs Cfa, les auditeurs s’étonnent que les 2 autres soumissionnaires aient vu leurs offres rejetées pour défaut de production d’une garantie de soumission. «Un manquement à l’obligation réelle de mise en concurrence», soulignent les auditeurs. Dans la plupart des listes restreintes élaborées avant le lancement des marchés, l’auditeur a pu remarquer des manquements au point de s’interroger sur la pertinence de cette procédure. Dans le marché d’aménagement du terrain du centre aéré du Pad à Mbao, l’auditeur note que le marché d’un montant de 71 millions 177 mille 812 francs Cfa a largement dépassé les délais. Après 9 mois, les travaux n’étaient exécutés qu’à 15,87% pour un montant de 11 millions 298 mille 500 F alors que les versements reçus par l’entreprise Still living étaient de 20 millions 897 mille 400. Dans le marché portant sur le remplacement de la plateforme matérielle sur l’infrastructure virtuelle du port attribuée à Cfao, l’auditeur note que curieusement, le contrat a été enregistré avant même son approbation. Des incohérences de dates et dans les notes attribuées aux soumissionnaires dans les évaluations, l’absence de pénalités de retard dans certains marchés et l’absence de justificatifs sont revenues de façon récurrente dans le rapport établi par Bsc qui juge que le Pad s’est conformé de manière «moyennement satisfaisante aux procédures de passation».