Position – Bounama Dièye sur le huis clos de demain : «Continuons le travail de sensibilisation et de formation à l’endroit du public»

Dans une contribution, Bounama Dièye, ancien vice-président de la Fsf et de la Ligue Pro, donne son avis sur le huis clos du match Sénégal-Soudan du Sud, demain au Stade Abdoulaye Wade.
«Le Sénégal jouera à huis clos son match contre le Soudan du Sud, comptant pour la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Ainsi en ont décidé les instances de la Fifa. Ceci met fin au débat. En effet, dès après le match retour contre l’Egypte, le comportement du public avait été décrié par certains qui attiraient l’attention sur les risques de sanction qu’encourait notre pays et approuvé par d’autres qui soutenaient que pour une fois le Sénégal avait le droit de montrer une petite pincée de chauvinisme eu égard au traitement antisportif subi au match aller sans aucune réaction des instances de la Fifa et surtout au regard de l’enjeu.
Le jeu en valait la chandelle au vu résultat positif du match très disputé. «Ndam rek» (seule la victoire).
Le public sénégalais est connu pour sa sportivité, sa mesure et son sens du dépassement. Les rares fois qu’il y a eu des débordements, c’était plutôt contre notre équipe ou ses dirigeants. D’ailleurs, pendant très longtemps, nos adversaires se sont déplacés chez nous comme s’ils jouaient chez eux et pouvaient être applaudis dès qu’ils produisaient du beau jeu.
Ces temps sont-ils révolus ? Je crois que non. Il y a juste que le public sénégalais présent ce jour-là, a voulu dire à tout le monde qu’il y a des limites. Qu’il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. En tout état de cause, les deux camps étaient conscients que seuls les rapports officiels feraient foi.
Aujourd’hui, le vin est tiré, il faut le boire. Jouons ce match ! Tournons la page et continuons le travail de sensibilisation et de formation à l’endroit du public. Surtout qu’aujourd’hui que nous boxons dans la catégorie des grands, beaucoup de choses ne seront plus pardonnées. Il faut surtout éviter qu’après cette sanction, nous soyons désormais classés dans la catégorie des pays à risques alors qu’on se fixe dans un avenir proche comme objectif d’organiser au moins une Can et à coup sûr les Joj 2026.
Disons que c’était juste un coup de sang. NDAM REKK.»