Lundi soir, au cours de l’émission Talents d’Afrique sur Canal+ Sport, Claude Le Roy n’a pas mâché ses mots. Face à Constant Omari, ancien membre influent de la Confédération africaine de football (Caf), le technicien français a exprimé sans retenue son ressentiment quant à la gestion du football africain ces dernières années. Selon lui, l’une des principales erreurs ayant conduit à la décadence du football sur le continent a été le départ de Issa Hayatou.

«Ce que je reproche à Constant, c’est le départ de Issa Hayatou. Issa Hayatou a été laissé alors qu’ils étaient très proches, Issa et Constant», a asséné Claude Le Roy. L’ancien sélectionneur du Cameroun, fin connaisseur du football africain, n’a pas caché sa frustration quant au manque de soutien dont a été victime l’ancien président de la Caf. Selon lui, Hayatou a été «surpris» par l’élection de Ahmad Ahmad, l’ancien ministre malgache de la Mer et de la pêche. Une élection qui, dès le départ, semblait vouée à l’échec.

«Tout le monde, avant qu’il ne soit élu, savait que ça allait être une catastrophe. Et c’est là que Issa a manqué de soutien», a-t-il poursuivi. Pour Le Roy, si Hayatou avait été maintenu en poste, l’ingérence de la Fifa dans les affaires africaines aurait pu être évitée.

Claude Le Roy a également pointé du doigt l’influence de Gianni Infantino, président de la Fifa, sur les événements footballistiques africains. Il a notamment cité la finale de la Coupe d’Afrique des nations de 2022 au Cameroun, où Infantino aurait décidé de qui pouvait descendre sur le terrain et qui devait rester en tribune.

«Est-ce qu’on peut imaginer en Europe, Infantino donnant des ordres à tout le monde ?»

«J’étais dans ce stade complètement ébahi. Est-ce qu’on peut imaginer en Europe, en Amérique du Sud, Gianni Infantino donnant des ordres à tout le monde pour gérer une phase continentale ? Non !», a déclaré l’entraîneur, visiblement outré.

Les propos de Claude Le Roy résonnent comme un cri du cœur. Le technicien, qui a passé une grande partie de sa carrière sur le continent, regrette amèrement la tournure qu’a prise la gestion du football africain depuis le départ de Issa Hayatou. La question demeure : le football africain retrouvera-t-il son autonomie et son rayonnement d’antan, ou restera-t-il sous l’influence grandissante des instances internationales ?
Actucameroun