Position – Malgré les nombreuses réclamations : La Fifa et l’Uefa n’entendent pas suspendre Israël

Pour l’instant, ça tient. Depuis l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, le 27 octobre 2023, en représailles de l’attaque du Hamas trois semaines plus tôt, une très large réprobation internationale accompagne l’action des troupes de Tsahal, accusées de commettre des crimes de guerre. Très forte sur le terrain diplomatique, cette contestation touche aussi le domaine sportif, avec notamment des actions anti-israéliennes sur la Vuelta, qui ont très largement perturbé la course. Et des appels à boycotter Israël dans des manifestations sportives.
Mardi, trois experts indépendants de l’Onu ont appelé la Fifa et l’Uefa à suspendre Israël, faisant valoir le «génocide» à Gaza. «Les instances sportives ne doivent pas fermer les yeux sur les graves violations des droits humains, ont-ils indiqué. Les équipes nationales représentant des Etats qui commettent des violations massives des droits humains peuvent et doivent être suspendues, comme cela a eu lieu dans le passé.»
Dans la journée, la rumeur a couru d’une réunion d’urgence du Comité exécutif de l’Uefa pour traiter le dossier. Mais il n’en est rien, l’instance européenne restant sur sa position de «neutralité politique», et la date de la prochaine réunion est bien maintenue au 3 décembre à Nyon, au siège suisse de l’organisation. Pas question donc de remettre en cause la participation des clubs israéliens et de la sélection nationale aux compétitions. Contrairement à ce qui s’est passé avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine, en février 2022.
La Fifa botte en touche
La seule décision prise est de faire jouer les matchs des équipes israéliennes à l’extérieur, souvent en Serbie ou en Hongrie. Aleksander Ceferin, le président de l’Uefa, répète d’ailleurs régulièrement, «ne pas être partisan d’interdire aux sportifs de participer aux compétitions». Et ajoute à chaque fois : «Dans le cas de la Russie, nous constatons qu’ils ont été bannis depuis trois ans et demi, et la guerre est encore pire qu’avant…»
Côté Fifa, l’embarras est le même, comme la volonté de botter en touche. Aucune réaction officielle à la demande des experts de l’Onu, ni de réunion prévue pour étudier ce dossier ultrasensible. Mais en coulisse, au sein des deux instances, on mesure le péril qui s’annonce. Surtout si des équipes (clubs ou sélections) sont poussées, dans leur pays, au boycott des formations israéliennes. Le gouvernement espagnol a ainsi laissé entendre que la Roja pourrait ne pas aller à la Coupe du monde, cet été, si l’Equipe d’Israël y participe. Ce qui n’est pas impossible, car elle occupe actuellement la 3e place du Groupe I, derrière la Norvège et l’Italie, à égalité de points avec les Italiens (qui ont un match en moins). Le premier du groupe est directement qualifié et le deuxième dispute les barrages.
Avec lequipe.fr