Longtemps pointé du doigt pour son investissement dans le secteur de la Culture jugé insuffisant, l’Etat du Sénégal s’est trouvé un nouvel avocat. Il s’agit de l’actuel responsable du secteur. Abdou Latif Coulibaly a profité hier de la cérémonie officielle du pré-colloque en prélude à la Fildak pour rappeler que le gouvernement, contrairement à ce qui se dit, alloue de grands moyens à la Culture. Il en veut pour preuve le budget 2018, qui devrait avoisiner les 25 milliards en 2018.

La Culture est le parent pauvre des politiques d’investissement du gouvernement. Cette phrase, Abdou Latif Coulibaly ne veut pas l’entendre. Pour la simple et bonne raison que «l’Etat consacre plus de moyens au secteur, tordant ainsi le cou à toutes ces fausses allégations qui prétendent que l’Etat ne fait pas beaucoup pour ce secteur important de notre vie nationale». Le ministre de la Culture en veut pour preuve le budget 2018 qui est en gestation. Selon Abdou Latif Coulibaly, 25 milliards Cfa devraient être alloués à ses services soit 0,8 du budget national. Seule­ment, à y regarder de plus près, ce sont 2 milliards Cfa de moins par rapport en 2017. «Si nous voulons être justes et plus précis, nous noterons que d’importants investissements consacrés à la culture, du fait de la transversalité de ce secteur, se trouvent logés dans d’autres départements ministériels», a rajouté Abdou Latif Coulibaly avant de dresser une liste des actions de l’Etat allant en ce sens.
«L’Etat du Sénégal consacre 5 milliards 172 millions Cfa à des aides directes allouées aux acteurs culturels et aux producteurs de biens culturels de valeur. Aux artistes des secteurs de la musique, de l’art plastique aux différents arts scéniques, l’Etat alloue 472 millions Cfa, alors qu’une enveloppe de 300 millions est allouée aux cultures urbaines», a rappelé Abdou Latif Coulibaly. Qui, dans la foulée, a annoncé que la Société du droit d’auteur et du droit voisin (Sodav) a reçu 1 milliard 400 mil­­lions Cfa pour la protection du droit d’auteur et du droit voisin.
Pour terminer, le ministre de la Culture a annoncé la mise sur pied d’une bibliothèque nationale à  Dakar. Selon le remplaçant de Mbagnick Ndiaye, c’est la Chine qui devrait la construire à Dakar avec des antennes dans les régions.
Le mémorial du Joola fait partie des chantiers qu’entend conduire le ministère de la Culture en 2018. Mais ce n’est pas tout, d’après Abdou Latif Coulibaly, l’Etat va construire dans 14 régions des «complexes culturels d’envergure».
Ces propos ont été tenus hier au Théâtre national Daniel Sorano, lors de la cérémonie officielle du pré-colloque de la 16ème édition de la Fildak. Prévue du 22 au 27 novembre, la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar aura pour thème : «Livre, jeunesse, économie : défis du développement.» Comme à l’accoutumée, le pré-colloque va préparer le terrain à la conférence inaugurale qui sera prononcée par le parrain, Mamoussé Dia­gne. A cet effet, Abdoulaye Racine Senghor, Ad­ministrateur général du monument de la Renaissance, l’écrivaine Fatou Niang Siga, le journaliste Sada Kane, les auteurs Amadou Sada Dia et Saloum Sadiakou ont reçu chacun un trophée pour services rendus à l’éducation.
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