Par Khady SONKO et Dialigué FAYE –

Au-delà de la production d’électricité, l’Afrique peut utiliser son gaz dans les activités pétrochimiques. Ce qui pourrait constituer des recettes supplémentaires pour un pays comme le Sénégal, à travers la création d’emplois et de services. La recette a été émise hier, lors d’un panel dans le cadre de la deuxième édition de la conférence Msgbc sur le thème : «Le futur du Gaz naturel liquéfié : l’investissement stratégique et l’élaboration de politiques comme moteur de croissance.»
«Il y a une relation de symbiose entre les deux, mais nous utilisons le gaz naturel uniquement comme carburant alors que nous pouvons l’utiliser à d’autres fins», fait savoir le panéliste, M. Eric. A l’en croire, ceux qui parlent de l’utilisation du gaz naturel pour produire de l’électricité, ont des problèmes pour se faire payer. Pour cause, explique l’expert, «l’environnement économique est tel que ce qu’on leur paie ne suffit pas pour avoir une rentabilité». A son avis, «nous nous tirons une balle dans le pied en n’essayant pas de combiner les deux». Pour lui, le carburant africain ne doit pas seulement être pour l’exportation. Il doit servir à la fois à l’exportation et à l’utilisation dans l’espace africain. En tout cas, le continent a l’opportunité de réaliser bien d’autres choses à partir du gaz naturel. Par exemple, dans le contexte africain actuel, où il y a un problème de sécurité alimentaire à côté d’autres formes d’insécurité, le gaz peut être utilisé pour produire de l’urée, de l’ammoniac, des engrais. Autrement dit : «L’Afrique peut utiliser ces engrais pour se nourrir.»
«Pour le Gaz to power, nous avons besoin d’électricité, il y 600 millions de personnes en Afrique qui n’ont pas accès à l’électricité. Donc le gaz peut nous permettre de réaliser l’électrification. A partir de là aussi, nous pouvons assurer la sécurité alimentaire. Nous devons profiter de la chaîne de valeur totale du gaz, nous ne devons pas nous concentrer uniquement sur le Gaz naturel liquéfié, parce que nous n’avons pas beaucoup de besoins en matière de Lng. Nous n’avons pas besoin de chauffage, de climatisations aussi fortes qu’en Europe ou en Amérique Latine. Ici, nous avons des systèmes naturels et nous aurons besoin d’électricité et d’engrais», a plaidé Eric.

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