La Bad, en collaboration avec la Bceao, a procédé hier au lancement du projet pour la promotion de l’accès des Systèmes financiers décentralisés au système de paiement régional de l’Uemoa. Financée à hauteur de 3,9 milliards de francs Cfa par le Fonds africain de développement (Fad), la phase pilote de ce projet vise à renforcer les capacités de 70 Institutions de microfinance (Imf) et à mettre en place des solutions et mécanismes permettant l’accès de ces Sfd au système de paiement régional.
Les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) devraient bientôt avoir accès au système de paiement régional de l’Union économique et monétaire ouest africaine. La Banque africaine de développement (Bad), en partenariat avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), a initié un projet pour la promotion de l’accès de ces institutions de microfinances au système de paiement régional de l’Uemoa. Ce projet dont la phase pilote a été lancé hier au siège du bureau de la Bad à Dakar est financé à hauteur de 3,9 milliards de francs Cfa par le Fonds africain de développement, sous forme de don. La Bceao qui est l’organe d’exécution contribue dans le cadre du projet à hauteur d’1 milliard, sous forme de coût interne.
D’une durée de trois ans, la phase pilote de ce projet vise à renforcer les capacités de 70 Imf et à mettre en place des solutions et mécanismes permettant l’accès de ces Sfd au système de paiement régional de l’Uemoa. Cela, en vue d’une plus grande diversification de leur offre de services financiers, accessibles aux segments les plus défavorisés de la population et d’une amélioration de leurs conditions de vie.
«Ce projet est une première en Afrique. Il vise à connecter les Imf au système de paiement régional, car, pour des raisons de sécurité, seules les grandes institutions financières comme les banques ont accès au système de paiement et de règlement. La Bad et la Bceao essaient de faire en sorte que les Imf puissent avoir accès à ces moyens de paiement», explique Mamady Souaré, chef de Division des infrastructures régionales et du Nepad de la Bad.
Les Sfd ciblés devraient pouvoir accorder à leur clientèle des produits et services financiers allant du mobile-banking, du rural-banking à des cartes prépayées, des porte-monnaie électroniques, entre autres. Ainsi, souligne Gabriel Victorien Mougani, économiste, spécialiste en chef de l’intégration régionale à la Bd, les clients disposeront d’instruments modernes de paiement aux standards internationaux qui vont permettre des opérations de retrait et de paiement. Il est prévu que l’accès des populations au services financiers fournis par les Sfd soit porté à 25% en 2019, contre 16% en 2015. 10% des Sfd de la région devraient aussi être connectés au système régional de paiement de l’Uemoa à fin août 2019 contre 0% en 2015. Il est estimé que 10% du total de cartes prépayées et de porte-monnaie électronique et services de mobile-banking ou rural-banking seront émis ou distribués par les Sfd en 2018 contre moins de 1% en 2015…
«Grâce à ce projet, on va faciliter les flux financiers régionaux, notamment les transferts de fonds, le commerce intra régional», assure M. Mougani.
Les responsables de la Bceao, de leur côté, saluent aussi l’avènement de ce projet qui, à leurs yeux, est venu à son heure. «Nous venons d’adopter une stratégie régionale d’inclusion financière dont les leviers sont la microfinance et les innovations technologiques. Donc, ce projet nous permet de procéder à une combinaison harmonieuse entre les nouvelles technologies et la microfinance qui est l’offre de services de proximité en faveur des populations qui n’ont pas un accès facile au système bancaire classique», s’est réjouie Astou Lô Ndiaye, adjointe au directeur de la Microfinance et de l’inclusion financière à la Bceao.
Le projet couvre l’ensemble des huit pays de l’Uemoa. Cela devrait par conséquent contribuer à intégrer l’espace Uemoa avec ces services financiers qui ont une portée régionale et améliorer la qualité de vie des populations qui sont généralement exclues du système financier ainsi que les Petites et moyennes entreprises (Pme).
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