L’apiculture est un maillon essentiel de l’agriculture, mais peu développée en Casamance et notamment à Kafountine, localité qui dispose pourtant d’un potentiel mellifère très important. Conscientes de cela, les autorités locales, en collaboration avec l’Ong Diamani Kouta, ont offert une session de formation à la jeunesse locale sur les méthodes de l’apiculture moderne.

En plus de produire des quantités de miel, les abeilles, auxiliaires essentielles à l’agriculture, œuvrent, en butinant les fleurs, à la pollinisation des plantes qui produiront graines et fruits pour notre alimentation quotidienne. C’est d’ail­leurs fort de l’importance de l’apiculture dans l’alimentation des ménages et dans l’économie locale, que l’Ong Diamani Kouta et la mairie de Ka­fountine ont décidé d’unir leurs forces pour booster la filière apicole dans cette contrée ; et ce, en formant 69 jeunes dont 12 femmes, tous issus de tous les villages de la commune de Kafountine. Des jeunes ainsi initiés aux techniques de confection de ruchettes de capture, de cadres et d’amorce de cire, outils de base d’un apiculteur ; et des stagiaires qui ont, au terme de leur formation, réalisé 220 ruchettes. «Grâce à cette formation de qualité reçue, nous sommes maintenant engagés pour participer activement à faire de Ka­fountine un grenier à miel et par conséquent à son développement économique», soutient Eugène Diatta, originaire de Diogué et bénéficiaire de cette formation. Et pour qui, il est bien possible de travailler et réussir dans leurs localités respectives. Car dit-il, «nous avons toutes les ressources nécessaires pour nous développer». Et ce dernier d’appeler les jeunes à une prise de conscience, afin d’éviter de risquer leur vie à travers l’immigration clandestine ou des pratiques illégales.
Ainsi avec les autres jeunes formés aux techniques modernes d’apiculture, Eugène Diatta va en outre bénéficier de tout un arsenal nécessaire pour démarrer des travaux d’apiculture dans sa localité.
A travers cette formation, l’Ong Diamani Kouta, en collaboration avec l’équipe municipale de Kafountine, veut fixer les jeunes au sein de leurs terroirs par la création d’emplois ; mais aussi participer à la protection de l’abeille.
«Il s’agit également, de faire de ces stagiaires des acteurs de développement local qui vont booster l’économie de manière durable à travers la production de miel et des autres produits que nous offrent les abeilles», souligne Boubacar Diallo, étudiant en agio-foresterie à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) et un des formateurs.

Faire de Kafountine un grenier à miel
Une nouvelle dynamique qui est la résultante d’une certaine prise de conscience du potentiel mellifère de Kafountine par les autorités locales en collaboration avec l’Ong Diamani Kouta et de leur volonté de mettre en place diverses activités pour développer la filière apicole. Une volonté réitérée le week-end dernier à l’occasion de la cérémonie de remise de diplômes et de matériels aux 69 jeunes de la commune formés aux techniques modernes d’apiculture.
«Il est important pour moi de promouvoir les produits régionaux ; ce qui rime au renforcement de l’économie locale en essayant de relever la quantité, mais surtout la qualité, en vue d’accéder plus tard au marché international», a soutenu Ina Fanta Ciré Badiane. Cette dernière qui s’exprimait au nom de Eva Muck, coordonnatrice de l’Ong Diamani Kouta, est d’avis que cette session de formation permettra aux bénéficiaires de pouvoir exercer cette nouvelle activité qui contribuera parallèlement à la création d’emplois. «Nous n’étions pas convaincus de l’engagement des jeunes à ce projet ; mais aujourd’hui, nous manifestons toute notre satisfaction eu égard à la forte participation des jeunes qui sont venus de tous les villages pour s’engager dans la filière apicole», confesse l’édile de Kafountine. Selon Victor Fansou Diatta, cette première phase de formation relative à la confection de ruchettes sera suivie d’une deuxième consacrée à la formation aux techniques de fabrication de ruches. «Des partenaires, tels que Diamani Kouta, entre autres, sont prêts à aller jusqu’au bout dans l’accompagnement de la jeunesse dans le métier porteur d’apiculteur au niveau de notre commune», soutient-il. Et sur l’importance de cette formation, l’édile de Kafountine estime que sa commune, qui est une zone de départ des migrants clandestins, trouve ainsi une occasion permettant aux jeunes de rester chez eux et de développer une activité qui va leur permettre d’avoir des revenus additionnels.