Pour booster la production du riz pluvial : Un investissement de 2 milliards en Casamance

Le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale-cv) est en train d’aménager un total de 12 mille 700 hectares de terre en Casamance. Ce, pour booster la production du riz pluvial dans la Casamance naturelle. La vallée de Djimbérin sur 450 hectares, celle de Coubalan sur 500 hectares et celle de Samine, à Sédhiou, sur 1000 hectares. «Nous avons déjà fourni à des Op (Opérateurs privés), une vingtaine de tracteurs et une centaine de motoculteurs pour la mécanisation agricole dans les vallées. Nous sommes en train de mettre en œuvre un programme-pilote de remembrement des terres des vallées sur 250 hectares, en collaboration avec l’Ancar. Il y a aussi des programmes et activités sur les pistes de multiplication des semences, etc. A terme, ce sont 20 milliards que le Provale-Cv va injecter en Casamance, rien que sur la filière riz», a fait savoir Ibrahima Sall. Le responsable du volet développement de la chaîne de valeur et entreprenariat du Provale-Cv s’exprimait jeudi, au lancement de la Plateforme d’innovation sur la filière riz pluvial.
A l’en croire, le Sénégal a un niveau de consommation de riz de l’ordre d’1 million 900 mille tonnes. Mais le pays n’en produit que 800 mille, soit 45% de couverture de nos besoins. Tout le reste, soit 1 million 100, est importé des pays asiatiques. «De ces 800 mille tonnes, la filière pluviale a une contribution honorable de l’ordre de 55% à 60%. C’est-à-dire 60% de la production nationale en riz est produite en Casamance et dans le bassin arachidier», a souligné Ibrahima Sall. Malgré cette contribution honorable, le riz de la Casamance ne se retrouve pas dans les assiettes des Sénégalais dans les grandes villes. Pour cause, les quantités transformées sont encore faibles, tout comme les quantités commercialisées. «La cause de tout cela, c’est la faiblesse de la production», affirme M. Sall. Malgré l’importance du gap, les acteurs restent persuadés que s’ils se mettent ensemble pour résoudre les principales problématiques, cette contribution du riz pluvial peut être rehaussée.
Parmi les contraintes à une production importante de riz pluvial, on peut citer la faiblesse des rendements, qui sont de l’ordre d’1,5 tonne par hectare actuellement sur un potentiel de 3,5 tonnes. «Les variétés que nous avons sont d’un potentiel de 3,5 tonnes, mais ce sont des variétés qui ne sont pas beaucoup utilisées», regrette Ibrahima Sall. La deuxième contrainte est liée à la salinisation et à l’ensablement des vallées et baffons en Casamance.
S’y ajoute le problème d’atomisation des parcelles en Casamance, avec ses petites parcelles qui freinent l’entrée et l’introduction de la mécanisation des parcelles. «Cette innovation majeure devrait intégrer nos champs pour que nos jeunes puissent revenir dans les parcelles. Il y a aussi des variétés à haut rendement, entre autres», soutient le responsable du volet développement de la chaîne de valeur et entreprenariat du Provale-Cv.
En mettant ensemble les acteurs pour réfléchir sur cette problématique à travers la plateforme d’innovation lancée hier, sa résolution peut permettre à la filière de riz pluvial d’avoir plus de contribution sur le niveau national de production.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn