Après 9 ans sans produire, Marcel Salem, chanteur de reggae, a présenté avant-hier son 3e album baptisé «Charognards». L’opus est composé de 12 titres. Et il y dénonce le comportement des dirigeants africains, les rappelant à la raison.
Alors qu’il était muet, Marcel Salem est devenu chanteur de reggae et en est à son 3e album. Intitulé Charognards, son nouvel opus parle des réalités de la vie. Ce titre éponyme est aussi une manière pour l’auteur de déplorer le comportement des gouvernants africains. Qui depuis des lustres «utilisent l’argent du contribuable à des fins personnelles». «Quand je vois les responsables politiques qui paient des maisons à des millions à Paris, c’est vraiment regrettable. Il y a aussi certains Présidents africains qui, une fois au pouvoir, refusent de céder. Et ces gens-là, je les nomme charognards», a expliqué Marcel Salem avant-hier, lors de la présentation de son opus. Sur le titre Mayma sama baat (Ndlr : je demande le divorce», il évoque les divorces récurrents et dans Woula, l’artiste chante une histoire vraie qui s’est déroulée en Côte d’Ivoire. Il y a aussi Toudja qui traite de la jalousie, de la méchanceté entre les personnes et Maman ça suffit, un morceau qui fait allusion à l’émigration clandestine. Le reggae-man conseille les mamans qui donnent de l’argent à leurs enfants pour traverser l’océan.
Son parcours
Marcel Salem a informé qu’il prévoit des tournées à Dakar, Saly et Thiès pour faire la promotion de Charognards. Originaire de Mont-Rolland, muet à bas âge, Marcel Salem n’a prononcé ses premiers mots qu’à l’âge de sept ans. Un beau jour, alors que sonnait la cloche de l’église de Mont-Rolland, son village natal, renseigne un communiqué, Marcel a réclamé à son grand frère de nourrir la fratrie pendant que leur mère était au champ. Premiers mots sortis de sa bouche. «Je ne savais pas parler, j’étais muet. C’est à l’âge de 7ans que j’ai commencé à parler. Je n’ai jamais fait les bancs aussi», affirme-t-il lors de sa conférence de presse. Il a été boxeur, cultivateur, fait 17 pays en Afrique. «J’ai fait 12 ans d’aventure et je me suis retrouvé avec 800 Cfa», dira-t-il, expliquant que c’est en Côte d’Ivoire qu’il a acheté sa première guitare.
Le reggae est devenu son mode d’expression. Bien que amoureux du jazz et blues, il s’inspire de BB King, Bob Dylan et Nina Simone. Son premier album, Danse au son du mblim, est sorti en 2006, et son deuxième, Africa vigilance, en 2008. L’artiste chante en wolof, mandingue, sérère et français.
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