Dans le cadre de sa mission de stabilisation de l’espace public, la Société civile veut enrôler les institutions de la République pour consolider son travail à travers les «Ambassadeurs de la paix».Par Justin GOMIS – 

Dans le cadre de son programme Saxal Jamm, le consortium Ong 3D, Cosce et Gradec a organisé hier un Déjeuner de la paix à l’intention des Ambassadeurs de la paix, sous le thème : «Dialogue croisé entre l’Etat, la Société civile et les Ambassadeurs de la paix. Quelles opportunités pour la consolidation d’une paix durable et inclusive au Sénégal ?» Cette rencontre, financée par l’Union européenne, a réuni les représentants de l’Etat dont la médiature de la République et le Haut-conseil du dialogue social, des organisations de la Société civile et les Ambassadeurs de la paix. L’objectif est de réfléchir ensemble aux défis et perspectives de la paix et de la cohésion nationale au Sénégal.
Cheikh Tidiane Cissé, Coordonnateur général du programme Saxal Jamm (Con­solider la paix), explique : «Les Ambassadeurs de la paix ont pour mission de dérouler un programme qui consiste à promouvoir le dialogue et la paix, et faire le plaidoyer pour que là ou il y a des tensions sociales, qu’ils puissent prendre leur bâton de pèlerin pour voir comment apaiser le climat social.»
Et c’est pour cette raison que des échanges ont eu lieu avec les deux institutions qui s’intéressent à ces questions de paix, à savoir la médiature de la République et le Haut-conseil du dialogue social. «Ces deux institutions développent le dialogue croisé pour échanger avec les acteurs, ainsi que les ambassadeurs de la paix, afin de voir dans quelle mesure développer des synergies et partenariats en vue de conjuguer les efforts de promotion de la paix», explique-t-il. D’ailleurs, au cours de ces échanges, le médiateur de la République a fait une présentation pour donner le panorama de la mission de son institution et montrer aussi comment elle compte entreprendre des initiatives de promotion de la paix.
Force est de constater que depuis leur installation, les Ambassadeurs de la paix ne sont pas restés oisifs. Ils ont commencé à poser des actes allant dans le sens de la recherche de la paix dans le pays. On peut noter deux à trois actions qu’ils ont menées. «Ils ont réalisé des missions de médiation à Cambérène. Ils ont rencontré le khalife pour voir comment apaiser le climat et développer un partenariat avec les Forces de défense et de sécurité. Ils ont tenu une rencontre avec la Direction générale de la police pour voir dans quelle synergie ils pourront travailler. Et la Direction générale de la police s’est réjouie de cette démarche en montrant qu’elle a maintenant des interlocuteurs à qui elle pourra s’adresser pour faire comprendre aux citoyens la noble mission des Forces de défense et de sécurité. Autre action développée par les Ambassadeurs de la paix, ce sont les rencontres auprès des familles religieuses. Ils ont rencontré Thierno Mountaga Tall et le Khalife général des Layènes. La semaine prochaine, ils iront à Tivaouane et à Touba pour rencontrer les khalifes, afin de leur exposer toute leur volonté d’être accompagnés dans cette mission de médiation», déclare Cheikh Tidiane Cissé.
Dans le même sillage, les Ambassadeurs de la paix ont aussi programmé une mission de 48 heures à Ziguinchor pour rencontrer les acteurs en vue de leur présenter leur mission et d’inviter les parties prenantes à une promotion de la paix et du dialogue.
Pour capitaliser tous ces acquis, le Consortium Ong 3D, Cosce et Gradec a demandé aux Ambassadeurs de la paix de se retrouver et de structurer leur mouvement. «Cette volonté a été manifestée dans le but d’insuffler une dynamique à l’autonomisation des ambassadeurs, pour qu’ils puissent travailler ensemble, se structurer pour garantir leur autonomie et leur pérennisation. On ne peut pas mettre en place cette structure et après s’arrêter là. Nous voulons, au-delà, que ce mécanisme puisse fonctionner et être pérennisé. C’est pourquoi, avant d’entamer les travaux, nous avons demandé à ces ambassadeurs de se structurer, en ayant un coordonnateur, un bureau qui va leur permettre de pouvoir fonctionner sans le programme», insiste le coordinateur du programme Saxal Jamm. Avant de promettre leur soutien et accompagnement. «Mais puisque le programme continue jusqu’en 2026, nous allons les accompagner, les appuyer. Pourquoi la pérennisation est importante, nous voulons développer des partenariats. Nous avons la Médiature, le Haut-conseil du dialogue social. Demain, nous allons aussi rencontrer d’autres institutions pour développer un partenariat avec les ambassadeurs pour qu’ils puissent, avec ou sans moyens, travailler et dérouler leur mission», a-t-il dit.
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