Des membres de la société civile ont exprimé hier leurs inquiétudes quant au déroulement du processus électoral. Le Gradec, en l’occurrence, invite opposition et pouvoir à dialoguer pour éviter des résultats contestés.
A une dizaine de jours du scrutin du 30 juillet, le président du Groupe de recherche, d’appui et de conseil pour une démocratie participative (Gradec) n’est pas du tout rassuré. «Nous sommes inquiets des différentes entités qui refusent de dialoguer. Plus de 3 millions d’électeurs n’ont pas encore récupéré leur carte d’identité, l’intensification des incidents et des accros, les élections en période hivernale, entre autres facteurs», a déploré Mazide Ndiaye, hier, lors d’une rencontre qui a réuni membres de partis politiques ou de coalitions, experts électoraux, de la société civile, entre autres. Il ajoute : «Nous avons, en tant que société civile, essayé de regrouper le pouvoir et l’opposition afin qu’ils puissent s’asseoir autour d’une table pour discuter et trouver d’un commun accord des solutions aux problèmes liés à l’organisation du processus électoral.» Dans son discours introductif, M. Ndiaye a indiqué que «l’heure est grave» et il faut réfléchir et trouver des voies et moyens afin que les prochaines échéances électorales puissent se dérouler dans de très bonnes conditions car, se désole-t-il, «il y a plusieurs irrégularités qui pourraient occasionner l’arrêt de tout le processus».
Ainsi, pour parer à toute éventualité, ces acteurs de la société civile comptent dérouler un programme dans ce sens, dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda et Ziguinchor. Pour Ndiaga Sylla, coordonnateur du département Démocratie et processus électoraux du Gradec, l’enjeu fondamental réside au niveau de la consolidation de la démocratie et de la stabilité du pays. Cela, à son avis, dépend de la capacité de notre système à garantir les élections libres, transparentes et inclusives. Pour ce faire, dit-il, «l’enrôlement des électeurs, la production et la distribution des cartes d’électeur, la sécurisation et l’accessibilité des lieux de vote doivent être le leitmotiv des autorités en charge de l’organisation des élections». L’autre défi pour l’expert électoral consiste à garantir un bon déroulement du scrutin. En effet, souligne M. Sylla, avec la pléthore de listes, la gestion du temps et de l’espace du bureau de vote doit être assurée pour qu’à la fin de la proclamation des résultats, tous les partis politiques puissent les accepter.
La participation a aussi été au cœur des débats. «Depuis 1993, le taux de participation aux élections tourne autour de 40%. C’est dire que nous avons un défi fondamental à relever qui réside dans la capacité de mobilisation des citoyens pour qu’ils participent à l’élection ; ce qui garantit la légitimité de ceux qui seront élus», a plaidé Ndiaga Sylla.