En Italie, les grandes associations religieuses comme Caritas peuvent accueillir des migrants qui arrivent de manière légale sur le territoire italien. L’accueil se fait en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, via ce qu’on appelle «le corridor humanitaire». Tommaso Bruni informe qu’en 2021, «55 personnes en provenance du Soudan ont bénéficié de la migration légale via le corridor humanitaire». Les personnes qui viennent par ce biais doivent également faire une demande de protection internationale. L’Eglise catholique soutient le financement de cette migration pour une durée n’excédant pas une année. Elle apporte un soutien de 15 euros par jour et par personne. Pour sa part, Luca Piervenanzi est opérateur au bureau Caritas de la province d’Arezzo. A en croire ce dernier, ils ont commencé leurs opérations en 2011 avec «l’émergence» des départs de migrants du Nord de l’Afrique vers l’Italie. «L’Italie a enregistré beaucoup d’arrivées cette année, en provenance des pays du Nord de l’Afrique», a-t-il fait savoir. Cela s’est «accentué», dit-il, de 2014 à 2015. Pour mémoire, se souvient-il, «en 2014, les premiers arrivés était deux (2) femmes originaires du Niger». Des centaines de migrants ont été reçus par le bureau de Caritas Arezzo depuis 2014. «De mai 2014 à nos jours, 232 migrants sont arrivés à Caritas Arezzo», informe Luca Piervenanzi. En cette veille d’élection, la question migratoire est sur toutes les lèvres, notamment les militants de Droite qui ne voient pas la migration d’un bon œil. En Italie comme un peu partout en Europe. Le bureau d’Arezzo n’est pas en reste pour ce qui est de la promotion de la migration légale via le corridor humanitaire. En effet, renseigne M. Piervenanzi, «dans le cadre d’une coopération entre Caritas Italie, le gouvernement italien et celui d’Ethiopie, il y a eu en 2018, des personnes qui ont été amenées d’Ethiopie via le corridor humanitaire». Ces personnes étaient des Soudaniens, des Erythréens et des Sud-Soudaniens qui étaient dans des camps de réfugiés en Ethiopie. Caritas Italie a travaillé en étroite collaboration avec l’ambassade d’Italie à Addis-Abeba pour rendre possible ce déplacement. Pour Luca Piervenanzi, c’est une «manière pour nous de montrer aux gouvernements qu’il est possible de faire la migration de manière sûre, ordonnée et régulière».
Par ailleurs, pour Tommaso Bruni, qui a une expérience de plusieurs années dans l’accueil des migrants, les raisons qui poussent ces populations à se déplacer sont l’amélioration de leurs conditions de vie et celles de leurs familles d’origine. Ce qui, selon lui, est «une légitime volonté». Par rapport aux chances de réussite, M. Bruni estime que «l’Europe offre plus de perspectives de réussite que la plupart des pays de départ». Néanmoins, il note qu’il y a des cas de déception. Les choses ne se passent pas souvent comme ils l’imaginent. «L’Europe, notamment l’Italie, a aussi ses problèmes à résoudre. Il y a le chômage, des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi, etc.», fait-il constater. Pour sa part, Luca Piervenanzi, opérateur au bureau Caritas d’Arezzo, estime que le problème principal lié ou favorisant la migration irrégulière, c’est «l’inaccessibilité, pour les populations africaines, au Visa». C’est-à-dire, explique-t-il, «la possibilité de voyager légalement. Sachant que beaucoup parmi elles ne sont pas en mesure de fournir les documents demandés».
Par ailleurs, les 5 pays de l’Union européenne et membres du Med5 se sont réunis à Venise, lors d’un sommet tenu en juin dernier. Le sommet a été l’occasion de discuter de «l’intensification de la crise» migratoire en Europe. Ils ont notamment demandé un meilleur partage de la charge d’accueil des migrants sur l’ensemble du territoire européen et le renforcement des programmes d’immigration légale, en échange d’une meilleure coopération au niveau des retours de migrants avec les pays d’origine et de transit.