Les solutions à apporter aux problèmes à incidence financière, à résoudre pour épuiser la plate-forme revendicative des enseignants en grève, doivent être diverses. La solution simple qui consisterait à payer tout, tout de suite, se heurte à la réalité des moyens d’Etat partagés entre les divers secteurs de la vie nationale et de leurs problèmes à résoudre. Les discussions et ce qui en est exposé dans la presse montrent la sagesse des responsables syndicaux qui comprennent et affirment, avec lucidité et sens des responsabilités, la nécessité de programmer les paiements en question en les étalant sur plusieurs budgets, deux ou trois, selon le bonheur des années budgétaires.
Il faut aller plus loin dans la réflexion et approfondir dans cette direction. Il y a en effet la possibilité, dans l’intérêt à long terme de l’enseignant, que les réalités de la gestion de la fonction enseignante ont mis dans la situation de bénéficiaire des rappels, de diversifier ou non les modalités de ce paiement. Il peut lui être proposé, tout aussi bien que l’échelonnement en plusieurs budgets, la possibilité d’une modalité nouvelle de paiement des rappels : il s’agit d’accepter de mettre entièrement les vingt-six milliards dans les cotisations pour la retraite. Comment ?
En se mettant d’accord avec le gouvernement sur la décision commune de faire des 26 milliards de francs Cfa de rappels du crédit pour les cotisations de retraite. Cela signifie que le paiement mensuel du salaire change avec l’indice d’intégration, mais que l’acquis de rappels se traduit en un certificat de versement d’annuités pour la retraite, correspondant aux gains de chacun dans les vingt-six milliards de rappels liés à la validation des années d’enseignement avant l’intégration dans la fonction.
Evidemment si vous êtes d’accord, il faut créer le droit positif nécessaire, c’est-à-dire rendant possible cette cotisation anticipée au Fonds national de retraite (Fnr). Il suffit d’élaborer un projet de loi à adopter en procédure d’urgence, permettant à un fonctionnaire de transformer un rappel en crédits de cotisation pour la retraite.
L’enseignant pourrait avoir le choix, à l’occasion du paiement des 26 milliards de francs Cfa des rappels consécutifs à la validation des deux tiers de ses années de volontariat, de vacatariat ou de situation de contractuel, entre le paiement étalé sur plusieurs budgets et la transformation du rappel en crédit de cotisation pour la retraite.
Madior DIOUF