Par Justin GOMIS – 

En si peu de temps, Humanitary Open Street map (Hot), en collaboration avec le Hub d’Afrique de l’Ouest et du Nord (Wnah), a fait un travail remarquable dans le soutien des communautés de cartographes, des chercheurs, des institutions et des populations. Ce travail a permis de rendre disponibles et accessibles les données et les cartes de la région de l’Afrique de l’Ouest sur la plateforme Osm. Ainsi, ces résultats obtenus, qui ont fait hier l’objet d’une publication, peuvent aider à faciliter les interventions en cas de catastrophes naturelles, après seulement 2 ans d’activités de promotion des données ouvertes. Et le cas de la région de Matam en est une parfaite illustration. «Pour aider à relever le défi de l’accès à des soins de qualité pour les femmes dans la région de Matam, Wnah, en collaboration avec l’autorité compétente, la communauté Osm Sénégal et Marie Stoppes Sénégal, a cartographié l’ensemble de la région de Matam, y compris les routes, les pistes rurales, les centres de santé et tous les points d’intérêt identifiés. Cet appui au point de santé de la région de Matam a permis de générer des données ouvertes et d’identifier les lacunes dans la couverture de la région», souligne le rapport. A en croire les responsables du Hub d’Afrique de l’Ouest et du Nord (Wnah), les résultats ont montré que la plupart des structures sanitaires sont situées sur la route principale, alors qu’une grande partie de la population vit à l’intérieur de la région. L’éloignement des structures de santé et l’insuffisance des services ont été mis en évidence et ont conduit à un ajustement de la stratégie de Marie Stoppes Sénégal pour la région.
Ibrahima Cissé, le Directeur régional du Wnah, insiste sur l’importance de la maîtrise de ces outils cartographiques : «les catastrophes naturelles sont des évènements complexes qui nécessitent des données pour soutenir efficacement les intervenants.
C’est d’ailleurs ce qui a facilité les interventions dès les premières heures du tremblement de terre au Maroc. Wnah a pu mobiliser les communautés de la région et du monde entier pour identifier les besoins de données et apporter une réponse efficace», souligne-t-il.
D’après les acteurs, «Wnah et la communauté locale du Maroc ont coordonné les efforts de la cartographie, conduisant les volontaires à cartographier les zones prioritaires avec d’autres parties prenantes menant des efforts de réponse rapide». Selon les notes contenues dans le rapport, «le résultat est une carte de base détaillée de la zone affectée au Maroc et des données sur les dommages causés aux routes visant à fournir des données utiles sur le plan opérationnel». Au total, indique-t-on dans le document, «300 contributeurs du monde entier ont contribué à la cartographie de 32 450 bâtiments et 530 km de routes sur Osm en utilisant des images antérieures à la catastrophe, fournissant ainsi la carte de base nécessaire à la prise de décision».
Dans sa logique de lutter contre le changement climatique, le Wnah a mis aussi au niveau du Golfe de Guinée souvent exposé aux inondations, le projet Tracking flood in rural Liberia pour «lutter contre les inondations dans ce pays». «Ce projet a mis des données ouvertes et des produits cartographiques à la disposition des communautés locales et des parties prenantes techniques, y compris le gouvernement et les organisations de développement. Les membres des communautés locales ont été formés pour mieux planifier de façon proactive, les inondations résultant de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion côtière», poursuit le rapport. En tout cas, l’objectif recherché par les acteurs est de mettre en place des données ouvertes accessibles à tout le monde.
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