Pour positionner l’aéroport de Diass comme futur hub aérien sous-régional de l’Afrique, les autorités de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) sont en train de réaliser 15 projets, pour un budget de 400 milliards de francs Cfa. L’annonce a été faite par Cheikh Thiam, Directeur général adjoint de l’Aibd, au cours de la visite des élèves de l’Ecole des sciences économiques et commerciales (Essec) de Paris dans la plateforme aéroportuaire.Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)
– Dans le cadre du programme visant à faire du Sénégal un hub aérien pour attirer davantage de compagnies aériennes et doper l’attractivité du pays, l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) s’est doté de 15 projets phares, d’une enveloppe de 400 milliards de francs, a annoncé son Directeur général adjoint, Cheikh Thiam. C’était au cours de la visite des élèves de l’Ecole des sciences économiques et commerciales (Essec) de Paris à l’Aibd. «On ne peut pas parler de développement sans parler de projets. Donc, il y a 15 projets phares dont certains sont urgents. Ils sont en train d’être déroulés», indique le Dga. Il s’agit entre autres de la génération de trafic. «Aujourd’hui, nous sommes à 2,6 millions de passagers, l’objectif c’est d’aller chercher les 3 millions très rapidement. En 2025, pour s’inscrire dans la droite ligne de la stratégie du hub aérien, c’est d’être à 5 millions de passagers et 10 millions en 2035», espère M. Thiam, qui informe que le deuxième pilier concerne «l’expérience passager». «Le client est le facteur principal. On doit recentrer le client au cœur de nos préoccupations. Parce que la principale différence qui se fait entre les hubs, c’est la capacité à prendre en considération les attentes des passagers.» Aussi, poursuit M. Thiam, «on ne peut pas parler de hub sans la réalisation d’infrastructures bâties». Dans ce cadre, un centre de maintenance aéronautique est en train d’être construit. Un centre qui, selon lui, devrait offrir ses services à la compagnie nationale, qui compte passer prochainement de 11 à 14 avions, à l’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à d’autres compagnies. Ce n’est pas tout.
«Le projet Académie internationale des métiers de l’aviation a déjà démarré avec 15 élèves-pilotes et 30 techniciens.» Ceci, sans compter le projet de développement de la connectivité de l’Aibd avec les autres aéroports régionaux dont certains sont en train d’être mis aux normes. Le Directeur général adjoint de l’Aibd s’est en outre réjoui de la reprise progressive du trafic après une période post-Covid. «En 2021, on a fini à -25% de trafic alors que beaucoup d’aéroports africains ont fini avec -30 ou -35%. Au mois de mai, nous avons atteint le trafic de 2019.» S’agissant de la partie fret, «la plateforme aéroportuaire a enregistré 37 mille tonnes, dépassant ainsi l’objectif de 36 mille tonnes à l’horizon 2025». Pour simplement dire, selon Cheikh Thiam, «tout cela donne de la chance à tous les projets qui sont aujourd’hui lancés dans le cadre de la stratégie du hub aérien».
A sa suite, Franck Vallerugo, professeur à l’Essec, de vanter le modèle économique de l’Aibd qui, à ses yeux, est fortement concurrentiel par rapport à Casablanca et Abidjan. A son avis, «la création d’une compagnie aérienne nationale extrêmement dynamique développe à la fois la compagnie, l’aéroport mais également les zones autour de l’aéroport. Tous les aménagements autour de la plateforme, des zones d’activités, également les deux villes nouvelles et le port de Ndayane sont un ensemble performant, pouvant contribuer au desserrement de Dakar qui est en situation de saturation en termes d’équipements, d’infrastructures, de populations. Je pense que ce choix va effectivement permettre une amélioration considérable de l’attractivité et de la compétitivité de cette agglomération».
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