Ce sont de grands changements dans la prise en charge des personnes atteintes de coronavirus qui ont été annoncés hier lors de la communication mensuelle de l’équipe chargée de la riposte. Ainsi, on note que des patients souffrant du Covid-19 peuvent être pris en charge à domicile. De même, la décision de ne tester que des personnes présentant des symptômes a été prise.

Après la prise en charge extrahospitalière dans le traitement
du coronavirus, le Sénégal va vers la prise en charge à domicile. Comme annoncé par le ministre de la Santé et de l’action
sociale, les personnes qui remplissent les conditions vont être
soignées chez elles Hier, lors du point mensuel sur
la situation, Dr Abdoulaye Bousso a expliqué les raisons de
ce changement dans la stratégie.
D’après le directeur du Cous, avec l’augmentation de la stigmatisation, des personnes atteintes de coronavirus refusent
d’aller vers des centres de traitement. Selon Dr Bousso, «plus de
200 personnes» ont refusé d’aller se faire soigner dans les centres de traitement, et ces personnes soutient-il : «Nous ne pouvons pas les abandonner.»

Selon lui, «c’est dans ce cadre-là que cette stratégie va être développée, renforcée». A l’en croire, «à ce jour, 200 personnes entre Dakar et Diourbel ont été guéris à domicile». Et le médecin de rassurer : «Nous avons une meilleure maîtrise, une meilleure connaissance de la transmission de cette maladie et nous
savons qu’une personne peut être positive et vivre en famille
en respectant les mesures barrières et être suivie par les équipes du ministère de la Santé et pourvoir guérir.» L’objectif de
cette stratégie, d’après Dr Bousso, c’est aussi de «soulager
nos structures de santé hospitalières et extrahospitalières et de
mettre l’accent sur les personnes avec des symptômes».

Avec cette nouvelle stratégie, il informe que la priorité sera
accordée aux personnes à risque.
«Il faut savoir qu’il y a les cas sévères qui évoluent souvent
vers les cas graves. Ces cas doivent être pris en charge dans les
structures de santé. Donc si les conditions de vie d’habitation le
permettent, elles seront prises en charge à domicile. La téléconsultation sera mise en place, les équipes d’intervention seront aussi déployées. Tout cela se fera dans la confidentialité et
dans le secret médical», a-t-il expliqué

Dans cette dynamique, Dr Bousso informe que «le nombre
de cas graves augmente et la mortalité augmente, il est
important qu’on puisse mettre l’accent sur ces cibles pour maîtriser cette épidémie et ses conséquences négatives». Un
changement est également noté pour ce qui est des tests. Dr
Abdoulaye Bousso informe qu’il a été décidé que «les tests ne se
feront que sur les personnes qui sont asymptomatiques». Et M.
Bousso d’ajouter : «Les tests systématiques que nous faisions sur les contacts qui n’avaient pas de symptômes, cette stratégie va être arrêtée.» Toutefois, il précise que «cela ne veut pas dire que les personnes contacts ne seront pas suivies et répertoriées».

Test des voyageurs avant l’entrée sur le territoire national
Les autorités sanitaires ont décidé aussi de s’adapter à l’ouverture prochaine des frontières aériennes. A en croire M.
Bousso, «une réflexion est en train d’être menée pour que les
passagers fassent leurs tests avant d’entrer dans le territoire
national». Soutenant que la stratégie de prélever tous les passagers de l’avion à leur arrivée à l’aéroport, «n’est pas viable», il souligne que «si on arrive à avoir 1000 passagers arrivant
au même moment, techniquement il sera très difficile de faire
le test». Selon Dr Bousso, le fait de tester les passagers avant leur arrivée «permettra de diminuer le nombre de cas importés». De même, il informe que les gens qui doivent voyager en quittant
le Sénégal doivent faire le test avant leur départ. D’après Dr
Bousso, «des laboratoires seront désignés pour faire ces tests au
niveau du Sénégal». Puisque cette stratégie est en étude, il
soutient qu’on verra «si ça sera à la charge du voyageur ou de
l’Etat».