Pour réduire les accidents en mer, le département sera bientôt doté d’une nouvelle balise de géolocalisation. L’outil a été présenté hier, aux acteurs de la pêche intervenant dans ce département de la Petite-Côte qui est l’un des départements qui sont les plus frappés par les accidents en mer.
Les chiffres font froid dans le dos. En 2018, 92 pêcheurs originaires du département Mbour ont perdu la vie en mer. En 2019, 61 pêcheurs ont été portés disparus. Ces statistiques placent le département de Mbour juste derrière Saint-Louis, qui en paie le plus lourd tribut.
Pour mettre fin à cette tragédie, les pêcheurs peuvent compter désormais sur une nouvelle balise de géolocalisation qui pourrait les aider à faire face aux nombreux accidents en mer. Hier lors de la présentation de cet outil aux acteurs de la pêche au service des pêches de Mbour, Adama Sall, le président du quai de pêche de Mbour, par ailleurs président du réseau des quais de pêche du Sénégal, a rappelé l’importance de cette technologie. «C’est un instrument très utile pour nous. Vous savez la sécurité n’a pas de prix, donc, si on nous emmène un équipement de ce genre qui nous permet d’avoir une sécurité maximum, on applaudit des deux mains. Les quais de pêche, ce sont les lieux de débarquement, donc dès qu’il y a accident en mer, nous sommes parmi les premiers à avoir l’information», a indiqué Adama Sall. C’est pourquoi, dira-t-il, pour promouvoir l’utilisation de ces balises en mer, le quai de pêche de Mbour compte mettre en place une stratégie. «Nous allons tout faire pour que les acteurs soient au courant de l’existence de cet outil. J’invite tous les acteurs de la pêche qui vont en mer à se procurer ce matériel indispensable pour leur survie. Mais, il faut savoir également qu’il coûte un peu cher. Donc, nous invitons l’Etat à penser à une subvention. L’objectif c’est de réduire les accidents en mer», plaide Adama Sall.
A en croire Ndiaga Cissé, Secrétaire général chargé des affaires administratives au niveau du réseau national des Comités locaux de pêche artisanale (Clpa), cette balise de géolocalisation présente des commodités pour les pêcheurs et elle n‘est pas difficile à utiliser. «Ces balises peuvent tracer en 5mn la position des pirogues. Donc, en cas d’accident, les interventions peuvent être très rapides. Les technologies vont mettre fin aux disparitions en mer. Cette balise est plus améliorée que la précédente en ce sens qu’elle communique plus avec des signes qui montrent le lieu de panne, mais aussi quand il y a chavirement, il y a un bouton Sos pour lancer un signal de détresse», explique-t-il.
Pour rappel, la cause de ces accidents est souvent liée à la qualité des pirogues. C‘est le cas de celles dénommées Jakarta, qui sont légion dans le département et considérées comme responsables de la plupart des accidents en mer. Ce sont de petites pirogues minces, qui n’ont pratiquement pas de quille, donc aucune norme sécuritaire. Elles ne sont pas très ouvertes pour tenir en cas de survenue de phénomènes météorologiques et avec les fortes houles, elles ne peuvent pas tenir. Ces pirogues n’ont aucune stabilité et la plupart des chavirements enregistrés au Sénégal et en particulier à Mbour sont du fait de ces embarcations.