Face à la puissance des Gafam, c’est-à-dire Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, l’Afrique est confrontée aujourd’hui à une relation un peu ambiguë avec les pays qui sont en développement. «Aujourd’hui, on voit que la capitalisation financière de ces entreprises dépassent largement le budget africain. Et donc si on n’arrive pas à gérer notre souveraineté numérique, ça risque de poser des problèmes au niveau international», a alerté hier Mohamadou Diallo, président du comité d’organisation du «Digital african tour» dont la 9e édition s’est tenue hier à Dakar.
Pour pouvoir faire face aux Gafam et gérer cette souveraineté, l’Afrique doit parler d’une seule voix. «Un pays isolé tout seul ne peut pas prendre des mesures et arriver à faire face à ces Gafam. Donc nous avons vraiment besoin de nous affirmer davantage, de prendre en main notre destin et de pouvoir parler au même niveau que ces opérateurs qui sont les entreprises des Gafam», a affirmé M. Diallo. Qui pense qu’avec le groupe de travail sur le digital qui a été mis en place par l’Union européenne (Ue) et l’Union africaine (Ua), des solutions nouvelles vont être trouvées pour répondre à ces problèmes.
Saloua Karkri Belkeziz, présidente de Gfi Afrique (une entreprise de services du numérique), a parlé dans le même sens que Mohamadou Diallo. «Les Etats africains ne doivent pas rester spectateurs par rapport à cette souveraineté. Ils doivent développer leur plateforme, leur data center et développer leur règlementation pour protéger les citoyens africains par rapport à ces grandes puissances», a conseillé la non moins présidente de la Fédération des technologies de l’information au Maroc (Apebi). Elle ajoute : «On ne doit plus rester là à regarder le match entre la Chine et les Etats-Unis, mais on doit être uni pour jouer un rôle important et compter sur la chaîne du digital.»
La présente édition du «Digital african tour» est organisée par Cio Magazine. Elle a pour thème «Souveraineté numérique et protection des données». Un moment pour les acteurs venus de différents pays de l’Afrique d’échanger sur les problématiques liées à la souveraineté numérique et celles de la protection des données médicales des populations africaines au contact des géants de la pharmacie, le marché numérique africain. Faudra-t-il noter, c’est après le Bénin, le Burkina Faso, le Maroc que le Sénégal a accueilli hier l’événement
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