L’ancien pompier encourt une peine de prison de 10 ans ferme. Pape Demba Sow, alias Aziz, est poursuivi pour les délits de «viol sur mineure de moins de 13 ans» et «pédophilie». Le Parquet a requis la peine maximale. Mais le prévenu n’a pas varié dans ses déclarations. Même devant l’insistance du juge, il a campé sur sa position en niant les faits. Il considère avoir été traduit devant dame justice sur la base de «simples d’accusations». F. C, présentée comme sa victime, le mis en cause a déclaré n’avoir jamais vu cette fillette, encore moins la connaître. Selon lui, ses démêlées judiciaires sont l’œuvre d’une certaine Astou Camara et le papa de la supposée victime, qui auraient une dent contre sa personne.
Au départ, la maman de la fillette ne doutait de rien. Les changements corporels de son enfant ont fini par l’intriguer. Elle voulait y voir plus clair. F. C sera conduite chez un gynécologue. Le diagnostic du médecin a décelé une grossesse de plusieurs semaines. C’est après que la famille a porté plainte contre Pape Demba Sow, désigné par leur fille comme étant l’auteur de sa grossesse.
Pour le procureur, les éléments constitutifs de viol sont établis en citant les résultats de la visite médicale effectuée sur la présumée violée. D’après le maître des poursuites, la fille a expliqué dans les détails la configuration de la chambre de son supposé violeur. Par ailleurs, il a aussi repris les déclarations du prévenu qui disait : «La fille errait dans les rues. Elle a contracté une grossesse et elle veut lui imputer la responsabilité.» Donc, poursuit le parquetier, «l’existence d’une conjonction sexuelle est imputable à Aziz». Il ajoute que «la pédophilie, ce sont des attouchements ou tout geste ayant des fins sexuelles. Elle n’est âgée que de 12 ans. La volonté d’extrapoler sur une affaire l’opposant à la famille, partie civile, ne convainc pas». Alors en l’absence des plaignants, le Parquet a demandé la condamnation de M. Sow à 10 ans d’emprisonnement ferme.
Après cette peine demandée par le procureur et jugée lourde par la défense, Me Dabo a estimé que son client «n’a rien à craindre parce qu’il n’y a pas l’ombre d’un délit dans cette affaire». De l’avis de l’avocat, dans ce dossier, il n’existe aucun élément de flagrance. Car dit-il, personne n’a vu son client entretenir des relations sexuelles avec la fille, encore moins pris en train de la violer. Le conseiller de M. Sow laisse entendre qu’on ne «peut pas attendre de la fille un raisonnement cohérent, du fait de son état de santé psychique». Pour lui, on ne peut pas entrer en voie de condamnation sur la base de la description d’une chambre ou sur les déclarations des parents de la fillette. Il a plaidé la relaxe purement et simplement, à défaut la relaxe au bénéfice du doute. L’affaire est mise en délibéré au 15 de ce mois-ci. Et sur proposition du juge, les différentes parties au procès ont accepté des tests Adn pour la manifestation de la vérité. Cependant la demande de mise en liberté provisoire introduite par la défense a été rejetée. Le procureur s’y est d’ailleurs opposé du fait, dit-il, de «la gravité des faits, (du) manque de garantie de représentativité» du prévenu.
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