Fondateur du mensuel Louga Infos, Abdoulaye Bao a exceptionnellement fait paraître jeudi dernier un journal dédié au Fesnac. Journal qu’il distribue gratuitement au public. A en croire M. Bao, tous les moyens sont bons pour promouvoir sa ville, sa région étant donné que sa seule richesse c’est la culture. «Infos Louga a été créé en 1995. C’était juste pour accompagner la décentralisation. Nous sommes au niveau local, il faut qu’on réfléchisse localement pour mettre les potentialités de la région en évidence pour que les décideurs puissent s’en inspirer. Aussi, me suis-je engagé à soutenir le Fesnac et à publier deux numéros pour accompagner l’initiative. Celui que je distribue présentement et un autre à la fin pour faire le point», renseigne M. Bao. Il confie également sa fierté de voir que le chef de l’Etat ait choisi Louga pour accueillir le Fesnac. «On ne saurait jamais le remercier assez», soutient-il, exprimant par la même occasion son contentement de noter que le ministre ait salué le mérite de son journal qui, disait-il, «doit servir de levier de développement». «C’est une bonne chose. Nous sommes dans sa vision. Nous travaillons pour le pays», ajoute M. Bao.
Devant son étable, Marième Ndiaye est tout aussi rompue à la tâche. La présidente de la foire expo au niveau du Fesfop (Festival international de folklore et de percussions) dont la 17e édition se tient juste après le Fesnac a aussi choisi d’exposer ses articles aux festivaliers. Sur sa table, on retrouve des canaris, des mortiers et pilons, des produits comme le gingembre, le nger qui soigne le rhume, le bengal (tamarin non mur), du tamarin, du daxx (l’huile qui provient du lait cahier et que l’on met sur les cheveux). On retrouve aussi le siddem, le soump, le new… tout comme des habits, le seurou deunk par exemple (le pagne tissé que l’on utilise dans les cérémonies de mariage, le baptême et quand on est circoncis), des tissus velours qui datent de 60 ans. Des tablettes de Coran (alloua) et une natte de prière que la sœur de Serigne Babacar Sy utilisait sont aussi déposées sur cette table. «Ça c’est pour faire le teggal. Les Peuls l’utilisent pour faire le lait caillé. Quand ils préparent le lait caillé, ils mettent ça sur le teggal et font monter au niveau du toit. Il y a le padam ndiaxen qui est entièrement fait à partir du cuir et que nos parents portaient. Tous ces articles sont des produits locaux, des objets dont se servaient nos parents, nos grands-mères. C’est tout un patrimoine immatériel de Louga que j’expose ici», défend la bonne dame.
A travers le Fesnac, vu ici comme une fête des retrouvailles de la jeunesse et de la culture, Mme Ndiaye a tenu à présenter ces produits locaux et à montrer à cette jeunesse tout ce patrimoine culturel «qu’on a tendance à perdre». Dans d’autres endroits à travers la ville, on s’active aussi à préserver ce riche patrimoine culturel et artistique et à recycler les vestiges d’un passé glorieux.