Pour mieux prévenir des crises sanitaires et éducatives : Pour mieux prévenir des crises sanitaires et éducatives
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Pour éviter des conséquences désastreuses en cas de crise sanitaire, Edu Samu a initié de mini-projets dans les secteurs de la santé et de l’éducation sur la formation de relais communautaires et sur la production. Ce projet financé par Osiwa a permis de remettre à chaque région la somme d’un million de francs.Par Justin GOMIS –
14 acteurs syndicalistes de l’éducation et de la santé ont bénéficié hier d’un financement d’Osiwa. Une initiative d’Edu-Samu qui avait pour objectif d’accompagner les syndicalistes des secteurs de l’éducation et de la sante très affectés par la pandémie du Covid-19. Pour parer à toute éventualité de crise sanitaire, le Consortium Enda Santé-Cosydep a initié ce projet consistant à créer de mini-projets dans les secteurs de la santé et de l’éducation au niveau des 14 régions du pays. C’est ainsi qu’après avoir rivalise de créativité, les syndicalistes concernés ont présenté leurs projets axés sur le renforcement de capacités, sur la formation de relais communautaires et sur la production d’outils de communication, au cours d’un atelier de financement organisé par Enda Santé et Cosydep.
Au terme de ces présentations, seuls 14 projets dans les secteurs de l’éducation et de la santé ont été retenus. C’est ainsi que chaque région a bénéficié d’un financement de 1 million de francs. Un montant qui va permettre à ces différentes structures de mettre en œuvre ces mini-projets retenus dont la vocation est de sensibiliser et de prévenir les éventuelles crises sanitaires en vue d’une plus grande résilience face aux crises.
D’après Abdou Diao, chargé de la coordination du projet «Edu Samu» au sein de la Cosydep, «les personnes les plus affectées pendant la crise sanitaire du Covid-19, étaient les agents de la santé et de l’éducation, qui étaient tenus de faire leur travail». «Nous avons constaté aussi que les personnels qui étaient les plus exposés étaient les agents de la santé et des éducateurs qui étaient obligés, pendant la pandémie, d’aller tenir leur classe. C’étaient des personnels exposés. Ils couraient de gros risques. Et pourtant ils étaient les moins protégés. En tirant les conclusions, nous avons pensé qu’il fallait faire quelque chose, les appuyer de manière à pouvoir renforcer leur résilience, leur permettre de trouver des outils et stratégies qui peuvent leur permettre d’être plus résilients par rapport à la crise du Covid-19 et toutes les autres crises qui peuvent survenir. C’est ce qui est à l’origine du projet», a-t-il expliqué.
«Il y a d’autres composantes comme les renforcements de capacités, la sensibilisation, la formation. C’était juste pour permettre aux acteurs de la santé et de l’éducation, notamment les syndicalistes, de pouvoir faire preuve de créativité et d’imagination. Pour faire de la recherche et mobiliser des ressources, et assurer aussi le rôle d’agent communautaire, essayer de faire un petit travail pour les rendre beaucoup plus résilients. C’est pour aiguiser la recherche chez les syndicalistes pour qu’ils puissent au niveau local, développer des stratégies et compétences qui leur permettent d’aller vers l’autonomie, de trouver à l’intérieur de leur circonscription des moyens, de quoi aller financer certaines de leurs activités», a-t-il détaillé. Avant d’indiquer : «Ce sont des projets innovants pour générer des outils et données qui permettent aux acteurs de pouvoir fonctionner même en période de crise.»
Papa Ibrahima Mballo, Enda Santé de Sédhiou, insiste sur le projet dénommé Rrp (Riposte, résilience et pérennisation). «C’est un projet qui vise à mettre en place des activités et outils, mais surtout de «capaciter» les bénéficiaires pour leur permettre de faire face à plusieurs crises sanitaires qui peuvent survenir, mais aussi les amener à faire plus de résilience et à la pérennisation.»
D’après lui, «c’est un projet cible qui est focus sur les personnels de l’éducation et de la santé, surtout par rapport aux adolescents et aux jeunes. Il y a un problème qui a été décelé. Ce sont les grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire. C’est pour faire la corrélation entre les problèmes de santé publique comme les grossesses précoces et les crises sanitaires, mais aussi on a su amener les professionnels de la santé et de l’éducation à travailler en parfaite synergie avec les adolescents et les jeunes pour parer à ces crises sanitaires». A l’en croire, il y a eu 105 élèves tombées enceinte entre janvier et avril 2022. «En l’espace de 4 mois, on a eu 105 grossesses chez les enfants de 13 à 23 ans. Il y a parmi elles des adolescentes qui sont mariées. C’est en milieu scolaire et extrascolaire. C’est une situation qui préoccupe tout le monde. Ça a vraiment attiré notre attention et nous allons travailler sur ça», dit-il.
Bouna Diagne, coordonnateur de l’entente Cosydep de Matam, assure que leur projet vise à renforcer la surveillance et l’observation en cas de crise. «Et c’est pour cette raison qu’ils ont mis en place ce projet qui entre dans le cadre de la formation des relais. Nous avons formé un comité de surveillance dans les départements de la région de Matam pour faire face aux différentes crises qui peuvent survenir. Quand on sait que Matam est une région à vocation minière avec les phosphates. Ce qui entraîne souvent des conflits avec des crises entre les exploitants et les populations locales. Nous avons songé à lancer trois activités. La première, c’est le renforcement de capacités des relais. 25 relais. Ce sont des relais communautaires qu’on va former dans le cadre de la mise en place d’un comité de surveillance, l’observation de certaines crises. La deuxième activité qu’on va faire, c’est l’atelier de confection d’outils innovants qui peuvent être des flyers, des outils de contrôle, pour qu’en cas de crise, on puisse rapidement mettre en avant les autorités sanitaires. L’autre activité, c’est un plan de communication qu’on a établi avec les radios communautaires, avec des causeries et visites à domicile», a-t-il soutenu.
En tout cas, toutes ces activités vont permettre de lutter contre les éventuelles crises qui peuvent survenir dans les départements.
justin@lequotidien.sn