L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) compte s’appuyer sur les pays du Sahel pour amener davantage de pays à adhérer à l’initiative «Main dans la main» qui vise à développer l’agriculture, selon Dr Gouantoueu Robert Guei, Coordinateur sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et représentant de la Fao au Sénégal.Par Amadou MBODJI –

Il n’y a que moins d’une quarantaine de pays en Afrique qui ont adhéré à l’initiative «Main dans la main» de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) qui vise à développer l’agriculture. «Cette initiative a été présentée aux pays. Au niveau africain, nous avons 36 pays qui ont adhéré à l’initiative, dont 12 de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Et ces pays ont développé leurs plans d’investissement. Depuis que l’initiative est lancée, la Fao organise, chaque année à Rome, ce qu’on appelle le Forum sur l’agriculture en général, sur le système agricole. Et cette année, le forum aura lieu du 15 au 17 octobre. Et pendant ce forum, tous les pays qui sont membres de l’initiative viendront à Rome pour présenter leurs plans d’investissement», a affirmé mardi, le Coordinateur sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et représentant de la Fao au Sénégal, lors d’une conférence de presse. Et pour inciter davantage de pays à adhérer à l’initiative, Dr Gouantoueu Robert Guei compte s’appuyer sur les pays du Sahel qui sont en train de faire face un certain nombre de défis pour développer leur agriculture. «Un plan a été développé au niveau du Sahel, avec surtout les pays qui ont un problème particulier par rapport aux autres. Ces problèmes s’appellent le manque d’eau, la dégradation des terres, le faible rendement des cultures. Sous l’égide de la Cedeao, du Cilss, ces pays ont décidé que leur priorité numéro 1 dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative «Main dans la main» au Sahel est l’irrigation. Car, sans eau, on ne peut pas faire l’agriculture, l’élevage. Ils ont fait des plans avec la contribution de la Fao et d’autres partenaires. Il est important pour nous qu’on prenne cette initiative du Sahel pour en faire la promotion afin que nous ayons davantage d’adhésion des pays. Pour que les pays se l’approprient, parce que quand on parle d’investissement, le premier investissement doit être d’abord les pays», argue-t-il.
Un système d’irrigation en faveur de l’agriculture sur le continent nécessite un investissement d’un demi-milliard de dollars, selon l’expert à la Fao, Djibril Dramé.
La proposition d’investissement va être soumise au prochain Forum annuel de la Fao à Rome en octobre 2024. Cela entre dans le cadre du financement de l’initiative «Main dans la main pour le Sahel», lancée depuis 2019.
L’accompagnement des banques de développement est ainsi attendu. Le coordinateur explique que ces institutions financières vont faire des prêts aux gouvernements. Un appel est lancé au secteur privé. «Il doit jouer son rôle pour booster l’investissement au niveau de l’agriculture», soutient M. Guei. La balle est aussi dans le camp des Etats, de l’avis de M. Guei. Il faut des investissements lourds. «C’est pour cela qu’on parle d’investissement de l’Etat pour des investissements lourds qui vont servir. Tout est question de volonté politique», martèle le coordonnateur. La Déclaration de Malabo de 2014 exhorte les Etats à mettre 10% du budget national dans l’agriculture et la sécurité alimentaire. L’initiative «Main dans la main» suit le processus entamé depuis 2003 avec l’Union africaine, qui demande la contribution budgétaire des gouvernements à l’agriculture en y mettant 10% de leur budget.
ambodji@lequotidien.sn