Supprimé le 1er mai 2015, le visa d’entrée au Sénégal sera restauré d’ici la fin de l’année 2019. L’annonce a été faite hier par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui évoque des raisons sécuritaires.

C’est une décision que personne n’attendait : Le visa d’entrée au Sénégal fera son retour d’ici la fin de l’année. Supprimée le 1er mai 2015, la mesure va être restaurée pour des raisons de sécurité, selon le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Invité hier de «Rfm matin», le ministre a expliqué les motivations du gouvernement. Il dit : «Nous avons besoin de savoir qui vient, qui rentre. Et nous avons besoin de pouvoir les contrôler. Ça aussi, c’est un élément important. C’est vrai que c’est un sujet qui était à l’ordre du jour il y a de cela quelque temps. Mais on ne peut pas ne pas aujourd’hui le ramener, vu le contexte sécuritaire. Donc le dossier est très avancé. Nous pensons pouvoir le mettre en œuvre au plus tard cette fin d’année.» Il s’agit d’une volonté de l’Etat d’avoir un meilleur aperçu sur le profil des personnes qui entrent sur le territoire national. Et d’un resserrement du filet de sécurité pour mieux maîtriser les flux migratoires dans un contexte de menace terroriste. Jusqu’ici, le Sénégal s’apparentait à une destination à ciel ouvert. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur s’est félicité des avancées notées dans la surveillance de nos frontières. Il a révélé que le Sénégal, pour avoir mis la main sur un individu qui avait échappé à la justice espagnole et traversé plusieurs frontières, a reçu des félicitations de l’ambassade d’Espagne. Toutefois, il faut le rappeler, même si le visa venait à faire son come-back, la mesure ne concernera pas les ressortissants des pays membres la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dont le Sénégal fait partie, au nom de la libre circulation des personnes et des biens qui existe entre les Etats membres. Donc le  Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, la Sierra Leone, le Liberia, le Mali, le Togo, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau seront exempts de visa. Entre 2013 et 2015, le marché du visa électronique était confié à l’Ivoirien Adama Bictogo avec de nombreuses difficultés notées dans la distribution du sésame qui avait dépité de nombreux voyageurs. Mais cette fois ci, rassure le ministre de l’Intérieur, «une solution va absolument être revue par rapport à ce qui existait. C’est-à-dire que des gens pourront même, via le net, demander des visas, recevoir leur visa ou à la limite s’ils ne le font pas jusqu’à l’aéroport ou dans d’autres postes frontières peuvent demander le visa là-bas. On mettra toutes les dispositions pour qu’il n’y ait pas de rush».
Les visas biométriques payants coûtant 50 euros, soit 32 mille 500 F Cfa à l’entrée au Sénégal, avaient été mis en place en juillet 2013, au nom de la réciprocité et d’un meilleur contrôle des flux aux frontières. Le secteur touristique avait malheureusement souffert en son temps avec la baisse du taux de fréquentation dans les structures hôtelières du pays. Et dans son message à la Nation le 3 avril 2015, le président de la République avait fait une annonce, constatant l’échec de la mesure. «Le visa payant pour l’entrée au Sénégal sera supprimé à compter du 1er mai 2015. La parafiscalité sur les billets d’avion sera réduite de 50% pour baisser le prix du billet. Ces mesures s’ajoutent à la suppression du droit de timbre sur les billets d’avion», avait avancé Macky Sall.