Fortement impactée par la pandémie, l’économie africaine a besoin de ressources pour financer sa relance. Le président de la République a fait savoir hier, sur Rfi, «que l’un des moyens efficaces serait de créer de nouveaux Droits de tirage spéciaux (Dts) au niveau du Fonds monétaire international». D’après Macky Sall, «500 milliards de dollars (413 milliards d’euros) pourraient permettre (un sursaut) avec l’appui des pays développés, parce que l’Afrique toute seule aura autour de 25 milliards de dollars sur ces nouveaux droits de tirage, tout le reste appartient aux grands pays». Pour le président de la République, il faut que les grands pays qui n’en ont pas forcément besoin lâchent une partie de leurs Dts «pour nous permettre d’avoir au moins une cagnotte de 70 à 100 milliards de dollars pour accompagner la relance économique, préserver les emplois en Afrique et pouvoir assurer véritablement la relance».
En effet, explique Macky Sall, l’enjeu pour les pays africains aujourd’hui, c’est de réussir la relance. Et d’après le chef de l’Etat, pour y arriver, l’Afrique a besoin de beaucoup de ressources pour financer la relance, c’est-à-dire accompagner le secteur privé, préserver les emplois à travers différents mécanismes. Relevant que les pays africains n’ont pas les mêmes leviers que ceux développés pour faire face à cette crise, il rappelle avoir plaidé «pour un échelonnement des intérêts de la dette, une initiative que le G20 a bien voulu faire sur l’année 2020». Une initiative (Issd : Initiative de suspension du service de la dette) qu’il trouve «louable, mais qui est encore insuffisante» ; d’où, d’après M. Sall, la nécessité de créer de nouveaux Droits de tirage spéciaux (Dts), qui sont un instrument monétaire, au niveau du Fonds monétaire international.
L’année dernière, en plein Covid-19, le G20 avait mis en place l’Issd qui est une suspension temporaire de la dette, afin de permettre aux pays éligibles de mieux faire face aux répercussions sanitaires, sociales et économiques du Covid-19. Le Sénégal y avait adhéré. Et la participation du pays à ce mécanisme devait se matérialiser «par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l’ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu’au 31 décembre 2020 pour un montant de 90 milliards 567 millions 780 mille 874 francs Cfa entre le 1er juin 2020 et la fin de l’année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dus en 2020».