Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a demandé hier au président directeur général de l’Institut de recherche pour le développement (Ird), Jean-Paul Moatti , de travailler à la mise en place des équipes de recherche afin de régler les difficultés que rencontrent les secteurs porteurs de croissance, à savoir l’artisanat et l’agroalimentaire. Cheikh Oumar Anne s’exprimait à la cérémonie de célébration des 70 ans de l’Ird au Sénégal.

La célébration des 70 ans de coopération scientifique de l’Institut de recherche pour le développement(Ird) au Sénégal a été une occasion hier, pour le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de faire une plaidoirie en faveur de l’artisanat, l’agroalimentaire, etc. Cheikh Oumar Anne a invité en effet, Jean-Paul Moatti à mettre en place un dispositif de transfert des résultats de la recherche dans des secteurs porteurs de croissance au Sénégal. «On devait aller dans une direction de mise en place d’une équipe de recherche, ils se saisiront de cette problématique de soutenir un secteur porteur de croissance, mais de combattre la pauvreté aussi», appelle-t-il.
Non sans revenir sur les problèmes que font face lesdits secteurs porteurs de croissance dont l’artisanat et l’agroalimentaire. Il dit : «Il y a 1 million d’artisans au Sénégal, c’est la moitié de la population active. Ils détiennent un savoir et un savoir-faire mais, ce savoir-faire a besoin d’être modernisé. Et sa modernisation passera tout simplement par la maitrise des techniques et des méthodes beaucoup plus scientifiques issues des résultats de la recherche», a affirmé M. Anne. Il conseille à ce niveau de multiplier par 2, 3 leur production en améliorant aussi la qualité. «Ce sont des moyens importants pour notre développement économique. Et la science devrait s’approprier ce problème-là pour contribuer à une bonne modernisation», dira-t-il.
La transformation de nos produits agricoles ne demeure pas en reste. Il souligne ainsi que «le lait nous en produisons des quantités assez importantes, mais nous n’avons pas les capacités de les conserver, de les transformer. Parce que le lait est très fragile, il faudra un apport de la science pour permettre aux producteurs dans les concessions de produire quel­ques dizaines de litres».
S’agissant de la mangue, le successeur de Mary Teuw Niane a assuré que nous en produisons 100 mille tonnes, nous en consommons à peine 40 mille, le reste on en exporte, etc., et cela est un problème. «En Casa­mance, il y a le problème de la mouche blanche. Et c’est sûr qu’en mettant en place des équipes de recherche, nous pouvons régler ces problèmes, apporter une amélioration fondamentale des conditions de vie des populations», rappelle davantage M. Anne.
Bilan des 70 ans de l’Ird au Sénégal
Pour Cheikh Oumar Anne, l’Ird intervient dans le domaine de la santé, celui de l’environnement, des sciences sociales, de l’informatique, des sciences et techniques et ça depuis 70 ans. «Dans le domaine de la science dans les années 60, 70, l’Ird était pratiquement l’instrument qui permettrait au gouvernement du Sénégal de combattre certaines maladies, c’était la période des campagnes de vaccination. Aujourd’hui, vous allez à l’Ird ou dans nos institutions de recherche, vous voyez l’apport de l’Ird dans l’encadrement des chercheurs dans le pays et dans la sous-région», magnifie-t-il.
A l’en croire, il participe à la mise en place des équipes de recherche. Il permet aussi à beaucoup de pays africains de travailler sur des problématiques qui les concernent. Parce que, poursuit-il, «on a quelques difficultés de nous regrouper seuls».
Selon lui, l’Ird apporte aux pays beaucoup de compétences. «C’est une organisation de dimension internationale présente dans plus de 50 pays avec des compétences très importantes. Et nous dans le cadre d’échanges, de projets communs, nous, nous appuyons sur ce qu’ils ont développé, ce qu’ils ont appris ailleurs aussi pour nous mettre à niveau dans nos différentes structures de recherche», conclut-il.