Pour un impact durable sur l’agriculture : Le conseil agricole redéfinit ses orientations


La 15e rencontre annuelle du Forum mondial pour les services de conseil agricole rural (Global forum for rural advisory services- Gfras) a été lancée hier au Cicad. Axée sur le thème : «Le conseil agricole dans l’enseignement supérieur et dans les politiques et programmes agricoles», la rencontre, qui se poursuit jusqu’au jeudi, ambitionne de faire jouer au Conseil agricole son rôle afin d’impacter l’agriculture.
«Force est de constater que les programmes et projets qui doivent rendre opérationnelle la stratégie de notre souveraineté alimentaire ne peuvent réussir sans un conseil agricole fort, efficace et qui réponde aux demandes des producteurs et de leurs organisations», a posé le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Mabouba Diagne, dans son allocution d’ouverture. Il a ainsi dit s’attendre des experts participant à la rencontre à une redéfinition des techniques pour plus d’impact dans la dynamique. «Je demeure convaincu qu’il faudrait digitaliser l’encadrement paysan, utiliser les nouvelles technologies, utiliser l’agriculture de précision, reconstruire notre capital semencier avec des semences climato-intelligentes», a-t-il esquissé, considérant cette édition comme un espace d’apprentissage de pratiques efficaces capables de répondre à la politique de souveraineté alimentaire. «Nous comptons énormément sur des structures comme Ancar, sur le Gfras, pour développer des techniques communes globales qui nous permettent aussi d’accélérer notre subsistance alimentaire», a noté le Masae. «Nous avons le devoir de bâtir ensemble le futur du conseil agricole et rural, mais tout en intégrant les nouvelles technologies», a ainsi insisté M. Diagne.
Passer de la réflexion à l’action
«Le conseil agricole souffre globalement d’un manque d’institutionnalisation à la fois administrative et académique. Or, pour jouer pleinement son rôle, le conseil agricole doit être professionnalisé, structuré et reconnu à toutes les échelles», avait mis en exergue, en amont, El Hadj Faye, Directeur général de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar), appelant à passer de la réflexion à l’engagement. «Cette rencontre du Gfras doit marquer un tournant pour mieux comprendre les tendances à l’œuvre, les opportunités à saisir et les politiques, réformes et actions à entreprendre pour que le conseil agricole joue pleinement son rôle de levier de la transformation agricole», a-t-il décliné, soutenant que ce forum offre l’opportunité de passer de la réflexion à l’action ; ceci, a-t-il estimé, en créant des alliances structurées et durables entre enseignement, recherche et conseil, en développant des curricula communs et des programmes diplômants, et en mobilisant un financement durable pour accompagner la professionnalisation du secteur.
«L’enjeu est de concevoir un système de conseil pluriel, intégré et interconnecté, où chaque acteur contribue selon sa valeur ajoutée, et où l’enseignement supérieur devient un véritable couvoir des futurs conseillers agricoles aguerris et un partenaire du développement agricole», a relevé M. Faye. Qui est d’avis que le conseil doit faciliter l’accès aux connaissances, aux innovations et aux marchés. «Recherche et enseignement sur le conseil agricole -Place et rôle du conseil agricole dans les politiques et stratégies -Demande et offre de services de conseil agricole -Ancrage et gouvernance des structures de conseil agricole» sont les quatre sous thèmes autour desquels vont être axés les échanges entre les participants en provenance d’une quarantaine de pays.
Par Alioune Badara NDIAYE
Correspondant – abndiaye@lequotidien.sn


