Les personnes vivant avec un handicap représentent environ 15% de la population mondiale, 80% d’entre elles vivent dans des pays à ressources limitées et 30% des jeunes de la rue ont un handicap. Malgré ces chiffres, elles retiennent rarement l’attention des décideurs dans les politiques et programmes contre le Vih, y compris l’accès aux services de santé.
Face à une telle situation, Alzouma Maïga Idriss, président de la Fédération ouest africaine des associations des personnes handicapées (Foaph), a interpellé les autorités lors du forum régional de la Foaph pour plus de protection des droits des personnes vivant avec un handicap en Afrique de l’Ouest. Un défi qui peine à être relevé. «Force est de constater une timidité de la part des Etats-parties à la Convention relative aux droits de cette couche à se doter d’instruments juridiques de protection des droits des personnes vivant avec un handicap ou à mettre en place des mesures favorables à la promotion de leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres», renseigne le président de la Foaph .
Le président de l’Association sénégalaise des personnes handicapées, Yatma Fall, a souligné, quant à lui, les difficultés notées dans l’accès aux soins. Il en veut pour preuve la progression du Sida dans cette catégorie de la population. «Les plateaux techniques doivent être adaptés selon les handicaps, car les femmes handicapées ont des difficultés pour accoucher sur des plateaux pour les hommes valides, un sourd-muet atteint de Sida a des difficultés pour subir un counseling. D‘ailleurs l’enquête a révélé un taux de prévalence du Vih élevé chez les personnes vivant avec un handicap par rapport à la population générale des personnes de cette couche. C‘est pourquoi durant ce forum, nous allons soulever toutes nos difficultés pour que nos ministres en charge des questions de santé puissent corriger ces difficultés, car ils ne sont pas pris en compte dans les politiques de santé», a déclaré Yatma Fall.
Au cours de ce forum, cette fédération va se pencher sur la problématique de l’accès aux soins de santé, mais également identifier les difficultés et proposer des solutions aux pays membres pour un meilleur accès aux soins de santé des personnes vivant un handicap.
La directrice générale de l’Action sociale, Mme Arame Top Sène, qui représentait le ministre de la Santé et de l’action sociale à l’ouverture de ce forum, a dans son discours rappelé que «la santé est un bien inestimable voire un droit fondamental, un droit fondamental de l’Homme rappelé par plusieurs instruments internationaux. Le handicap ne doit pas être perçu comme une fatalité, mais plutôt comme une situation qui résulte de l’interaction dynamique entre un problème de santé et divers facteurs personnels environnementaux. Pour prévenir le handicap, il faut améliorer la qualité de l’interaction entre la personne souffrant d’un handicap et son environnement à travers la mise en œuvre de programmes inclusifs de développement et l’amélioration du cadre juridique et institutionnel relatif au handicap».
En réponse aux préoccupations du président de la Foaph, Mme Sène a rappelé les progrès réalisés dans le domaine du handicap en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
Ce programme vise à amener les Etats de l’Afrique de l’Ouest et les Ong à promouvoir des actions de développement dans tous les secteurs prenant en compte les femmes, les hommes handicapés. Il est financé par l’Union européenne pour une période de 54 mois.
A LIRE AUSSI...