«La violence actuelle n’est pas une réaction à l’injustice de la République, mais un gigantesque pogrom anti républicain», dixit Jean Jaurès. (Discours prononcé à la chambre des députés de l’Assemblée nationale française, le 7 mars 1895).
A l’approche de l’élection présidentielle du 25 février 2024, une convergence autour d’un pacte républicain s’impose aux vrais patriotes républicains.
Les évènements survenus dans notre pays en 2021 et en 2023, avec des émeutes inédites, nous permettent de faire appel à cette citation de Jaurès, qui est plus qu’actuelle, pour le contextualiser par rapport à ces évènements. Les adeptes du soi-disant anti système, en planifiant mûrement leur plan, ont voulu déstabiliser l’Etat du Sénégal, par des actions insurrectionnelles pour in fine s’accaparer du pouvoir, avec des complicités à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays. Heureusement, l’Etat est solide et les institutions sont fortes, la République est toujours debout plus que jamais.

Les Sénégalais ont assisté en direct à la télévision, le 12 septembre 2022, au comportement outrageant des députés de l’opposition radicale, lors de l’installation de la 14ème Législature. Ils ont voulu chahuter l’institution qu’est l’Assemblée nationale, qui représente en vérité le Peuple. Par conséquent, ils ont manqué de respect à ce Peuple qu’ils prétendent représenter et défendre.
Les perspectives de l’exploitation du pétrole et du gaz ont aiguisé des appétits, au-delà des frontières du pays. Ceci n’est pas nouveau, c’est une récurrence dans le monde. Certaines puissances capitalistes et occultes ont les yeux rivés sur le Sénégal. L’objectif est de faire main basse sur cette manne pétrolière et gazière, directement ou indirectement. Dans la seconde occurrence, ces puissances chercheront à l’intérieur du pays des relais, des hommes de main qui leur faciliteront la tâche. Ce n’est pas nouveau, particulièrement en Afrique, de voir des pays déstabilisés à cause de leurs richesses. Les relations internationales sont comme les relations dans le monde animal, dans la jungle, c’est la loi du plus fort. La seule différence est que les humains y mettent la forme. C’est la raison pour laquelle les vrais patriotes républicains doivent être sur le qui-vive, en état de veille permanent, pour barrer la route aux ennemis du Sénégal, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur. Indubitablement, il y a une menace sur la République et la démocratie. Il est donc plus qu’urgent de faire face à toute menace, d’où qu’elle vienne, pour sauvegarder le bon fonctionnement des institutions, de l’Etat de Droit. C’est alors du devoir des vrais patriotes républicains de construire un pacte républicain. La conquête du pouvoir ne peut se faire qu’à travers les urnes, par une votation respectant les normes universellement reconnues et admises. C’est la raison pour laquelle la majorité au pouvoir et l’opposition républicaine ont l’impérieux devoir d’être les premiers bâtisseurs du pacte républicain. Il s’agira ainsi de protéger le consensus autour du contrat social, qui a permis à notre pays d’être cité en exemple comme une référence de démocratie, de respect des droits humains et de l’Etat de Droit. Au demeurant, les acteurs politiques ont toujours dialogué pour trouver des consensus qui satisfassent les uns et les autres. Ce pacte républicain existe tacitement, il est donc question de sa réaffirmation formelle et d’une adhésion solennelle. L’action politique doit reposer sur un programme à soumettre à l’appréciation des populations, tout en essayant de les convaincre à se l’approprier. D’ailleurs, une clarification est perceptible dans l’espace politique. Les participants au récent dialogue politique l’ont démontré, en y prenant part et en acceptant les conclusions qui en sont issues. Les partis politiques doivent concourir loyalement pour l’accession au pouvoir. Les acteurs politiques ne sont pas des ennemis, mais des adversaires. L’adhésion au pacte républicain ne veut nullement signifier l’acceptation d’une compromission, bien au contraire. Les partisans du pacte républicain agissent dans le cadre de notre contrat social, qui est notre commun vouloir de vivre en commun. Dès lors, tout acteur politique qui ne respecterait pas ce pacte républicain s’en auto exclurait, et devrait être combattu. Ceux qui sont contre le pacte républicain, sont contre la République, l’Etat de Droit. Ils se sont marginalisés. La spécificité sénégalaise a toujours été de ne pas franchir la ligne rouge. Malheureusement, c’était presque arrivé, en 2021 et en 2023. Avec le pacte républicain, cela ne devrait plus arriver, en constituant un bloc compact pour faire barrage à de telles menaces. Alors, disons tous d’une seule voix, plus jamais ça !

L’élection présidentielle du 25 février 2024 devra se tenir comme les précédentes, dans le calme et la sécurité des électeurs. L’Etat devra veiller à ce que cela se passe ainsi, en amont, le jour de l’élection et en aval, au moment de la proclamation des résultats.

Autrement dit, durant la campagne électorale tous les protagonistes devront jouer leur rôle dans le cadre des lois et règlements. Le jour de l’élection, le citoyen devra pouvoir s’acquitter de son devoir sans contrainte, et enfin à la proclamation des résultats, la confiance, la sérénité devront prévaloir. L
e perdant appellera le vainqueur pour le féliciter, et le lendemain chacun retournera vaquer à ses occupations. Cela a toujours été ainsi lors des dernières présidentielles. Le Sénégal en sortira grandi, la démocratie consolidée, de même que l’Etat de Droit.

Concernant Benno et la grande majorité présidentielle, le temps de l’unité a sonné. Le candidat est connu, il s’agit du Premier ministre Amadou Ba. Toutes les composantes de la majorité doivent faire bloc autour du candidat désigné et travailler pour une victoire éclatante au soir du 25 février 2024. Les candidats à la candidature qui n’ont pas eu la chance d’être retenus, et qui sont entrés en rébellion, doivent rentrer dans les rangs. Le Président Macky Sall ne participera pas à l’élection à venir, mais son aura accompagnera le candidat de la majorité. Le Plan Sénégal émergent (Pse) continuera d’être la boussole des politiques publiques, sous le magistère du Président Amadou Ba.

Au lendemain de l’élection présidentielle, le premier acte du président Amadou Ba devrait être d’organiser un «Sargal» solennel à l’honneur du Président Macky Sall, à la hauteur de la dimension de l’homme.
Serigne Ousmane BEYE
Professeur d’économie
Membre de SEN du Parti Socialiste
beyeouse@live.fr