En pleine campagne pour «préserver la dignité de l’enseignant du supérieur et du chercheur admis à la retraite», le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/­Enseigne­ment supérieur et recherche (Sudes/Esr) a boudé, hier, les amphis pour une journée nationale d’actions suivie dans toutes les 5 universités du Sénégal. Il rejoint le Saes qui multiplie les grèves depuis plusieurs semaines.

Après une campagne d’affiche et de distribution de déclarations dans toutes les universités publiques, les instituts et écoles d’enseignement supérieur et de recherche, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur recherche (Sudes/Esr) a entamé, hier, la deuxième phase de son plan d’actions à travers une grève suivie d’un rassemblement dans toutes les 5 universités du Sénégal. Un mouvement d’humeur qui entre dans le cadre, selon le Bureau exécutif national du syndicat qui faisait face à la presse à Thiès, de la mise en œuvre de leur plan d’actions de lutte pour la satisfaction de leurs revendications. Les­quelles réservent une part belle au «traitement digne de la retraite des enseignants du supérieur». Dans ce cadre, Cheikh Sylla, secrétaire général national du Sudes/Esr, exige de l’Etat l’abrogation de la loi sur l’écrêtement et l’indexation de toutes les indemnités à la pension de retraite pour une retraite décente. Aussi, l’adoption d’un «plan Marshall» de recrutement massif dans l’enseignement supé­rieur et la prise de mesures spécifiques d’urgence pour les enseignants et chercheurs proches de la retraite. Outre ces revendications, le syndicat de­mande à l’Etat de doter les universités de budgets conséquents en vue de faire face aux enjeux de la compétition pour la savoir. Cela, pour développer un véritable enseignement supérieur. Aussi, M. Sylla demande à l’Etat d’ouvrir de nouvelles universités à date échue et d’achever les travaux d’infrastructures pédagogiques et sociales des universités en construction. Sans compter «le développement de la formation et de la recherche, et le recrutement significatif d’enseignants et chercheurs dans les systèmes d’institutions publi­ques, mais également de maintenir et d’amélioration le droit aux voyages d’études et l’ouverture de négociations sérieuses et inclusives sur la retraite». Entre autres points abordés par le Ben du Sudes/Esr avec les journalistes, l’évaluation par leur syndicat des grandes orientations dégagées par la deuxième conférence sociale organisée par le gouvernement les 24 et 25 avril 2017. Une rencontre qui avait retenu, selon le Sg du syndicat, «l’urgente nécessité de réunir des commissions techniques pour affiner les propositions d’amélioration du traitement de la retraite dans l’enseignement supérieur et la recherche». Mais depuis lors, regrette le syndicaliste, «l’Etat tarde à réagir». Et face à cela, «le Conseil syndical national du Sudes/Esr a décidé, à l’unanimité, d’engager la lutte ferme pour le respect par le gouvernement du droit à la négociation collective, sans discrimination, en vue de trouver des solutions justes et acceptables. L’enjeu majeur dans ce combat est la préservation de la dignité de l’enseignant et du chercheur admis à la retraite».
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