Je ne pus imaginer, un instant, que cette ville, Saint-Louis, soit écartée des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026. Saint-Louis. Cette ville, qui a vu naître de grands clubs sportifs comme le Réveil de Saint-Louis, l’Espoir de Saint-Louis et la Linguère de Saint-Louis, est en train de rater cette grand-messe de la jeunesse en terre sénégalaise.

Saint-Louis, cette ville où s’embrassent le fleuve et la mer, et qui a donné naissance au Star Jazz, qui a eu l’honneur de représenter le Sénégal au Festival mondial de la Jeunesse d’Helsinki en 1962.

Saint-Louis, qui était partie prenante au Festival mondial des arts nègres 2009 du fait de son statut de ville historique emblématique du Sénégal, a encore sa place dans cette grande fête de la jeunesse, qui mobilise une bonne partie de la crème sportive mondiale.

Saint-Louis d’hier a eu ses moments de gloire, comme Saint-Louis d’aujourd’hui se distingue par ses évènements culturels majeurs, à l’instar du Festival international de jazz de Saint-Louis, qui a bouclé ses trente-trois ans d’existence, permettant ainsi le rayonnement de cette ville tricentenaire partout dans le monde. Saint-Louis, ce sont aussi les festivals Autour des cordes, Métissons, Fanal de Ndar, Itinéraires artistiques, Mois de la photographie, Programmations de l’Institut français Jean Mermoz, qui font tous vibrer la ville de Saint-Louis à des périodes différentes, et durant toute l’année.

Saint-Louis et ses acteurs culturels, agents et managers, qui font un travail remarquable, à l’instar de Idriss Benjeloune et Birame Seck de Saint-Louis Jazz, Badou Bèye qui fait tourner l’Orchestra Baobab dans le monde, Nounou Dème qui a réussi à valoriser la scène alternative du Sénégal en mettant beaucoup d’artistes dans le circuit des manifestations culturelles majeures du Sénégal.
Saint-Louis est également cette ville qui a reçu, sur son sol, des sommités du jazz tels que Joe Zawinul, Manu Dibango, Archie Sheep, Lucky Peterson, Roy Haynes, Randy Weston, Jack deJonhette, Pharoah Sanders, Femi Kuti, Liz Mc Comb, Abdullah Ibrahim, Marcus Miller, Stanley Clark, Rhoda Scott, Monty Alexander, Alune Wade, Ablaye Cissokho, Richard Bona, Jerry Gonzales…
La ville de la comédienne Marie Madeleine Diallo, des stylistes Mame Fa Guèye et Rama Diaw, des acteurs culturels Golbert Diagne et Daouda Guissé, de la jeune réalisatrice et productrice Aminata Awa Niang, du grand défenseur de Saint-Louis Thierno Dicko, sera terriblement affectée à cause de son absence remarquée et bavarde de ce grand rendez-vous sportif mondial. Ayo, la Mascotte des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026, ne s’est-elle pas déjà signalée à travers une élève saint-louisienne de 16 ans, Ndèye Mariama Diop, la créatrice du design qui a donné naissance à ce symbole fort, qui doit éclairer le monde depuis le Sénégal.

Son encadreur Abdou Sèye Dieng, professeur d’éducation artistique au Lycée Hamet Fall, ne serait-il pas ravi de voir Saint-Louis figurer dans la programmation de cet événement sportif majeur, qui doit être une vitrine d’exposition de l’image du Sénégal dans le monde ?

Alors, quel signe du destin pour Saint-Louis qui s’invite ainsi, grâce aux talents de ces créateurs et de ses habitants, à cette messe sportive tant attendue par les Sénégalais !

Et je pense déjà au public qui viendra découvrir la magie de cette ville magnifique et agréable à travers les éclats du fleuve, tôt le matin, au coucher du soleil et la nuit, les réputés Hôtel La Résidence et Hôtel de La Poste qui ont rang de symbole et de patrimoine, le pont Faidherbe qui coupe le grand fleuve en deux, le Musée de la photographie, le fameux «Thieboudieune» de Ndar.
Cet appel vient alors à son heure, pour alerter le Comité d’organisation des Joj 2026 qu’il est en train de rater l’histoire en oubliant Saint-Louis dans les programmations des festivités de ce rendez-vous historique.
Babacar Papis SAMBA