Si le Tribunal avait suivi les réquisitions du Parquet, Modou Ngom allait passer les 10 années à venir derrière les barreaux. Heureusement pour lui, le Tribunal n’a trouvé aucun motif de condamnation contre sa personne. Il a été tout simplement renvoyé des fins de la poursuite.

Les accusations portées contre Modou Ngom n’ont pas pesé lourd pour entraîner sa condamnation. Pourtant, le Parquet avait requis à son encontre 10 ans de prison ferme. Heureusement, il a bénéficié d’une relaxe. Il comparaissait pour viol sur personne vulnérable sur le plan psychique. Les faits se sont produits à Yeumbeul. Ce jour-là, une dame l’avait aperçu en train d’entraîner la victime dans un bâtiment en construction. Mais comme elle sait que cette femme mariée ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, elle l’a interpellée pour savoir où elle allait. Mais la victime l’a envoyée se promener en lui faisant savoir que ce ne sont pas ses ognons. C’est ainsi que le témoin a demandé aux tailleurs qui travaillent dans les alentours de venir à sa rescousse. Quand ils sont venus après quelques instants dans le bâtiment, ils ont trouvé la victime dans une mauvaise posture. Mais le jeune garçon était introuvable. Ils ont fouillé le bâtiment sans succès. C’est au moment où ils s’apprêtaient à repartir que le mis en cause est sorti du bâtiment avec un air innocent. Mais il sera vite démasqué par la dame qui l’avait vu conduire la victime dans l’immeuble. Selon les déclarations de ce témoin, il portait un chapeau rouge. Interpellé par un des tailleurs, il a nié les faits. Mais il sera trahi par les traces de sperme.
Quant à la femme, elle a reconnu avoir eu une conjonction sexuelle avec Modou Ngom avec son consentement. Elle avouait qu’elle n’était pas à son coup d’essai. Elle se donnait souvent un rendez-vous avec ce mécanicien pour une partie de sexe. Le mari de la femme qui était à la barre a révélé qu’il a eu 5 enfants avec cette dernière. Mais depuis qu’elle a commencé à présenter des signes de démence, il a n’a plus entretenu avec elle des rapports sexuels. Et cela remonte à 2003, soutient-il, à la barre avant de fondre en larmes.
Devant la barre, Modou Ngom a tout botté en touche. Il dit être interpellé par les policiers dans son garage alors qu’il était dans un véhicule. Il nie avec la dernière énergie avoir entretenu des rapports sexuels avec la victime. Le Parquet qui est convaincu de culpabilité a requis 10 ans ferme. Des arguments rejetés par l’avocat de la défense. «La victime n’a pas été pénétrée, ni par violence ni par surprise», dit l’avocat. Selon la robe noire, le témoin n’a pas vu son client en plein acte. Il ne l’a croisé que dans le bâtiment. Il n’a fait que raconter ce qui lui a été raconté, ajoute-t-il, en plaidant sa relaxe. Il a été suivi par le Tribunal qui a renvoyé le jeune mécanicien des fins de la poursuite.
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