«Les travailleurs domestiques représentent une part significative de la main-d’œuvre informelle, avec une majorité de femmes évoluant dans des conditions précaires et souvent sans protection sociale ni garantie de leurs droits fondamentaux. Les travailleurs domestiques méritent une attention particulière. Ce sont des personnes que l’on peut classer parmi les personnes vulnérables. Et alors le contexte, il faut le préciser. C’est l’Afrique qui compte environ 9, 6 millions de travailleurs domestiques dont 68% sont des femmes, et ce sont des femmes qui sont exposées à une double vulnérabilité ; d’abord parce qu’elles travaillent avec un statut d’informel et ensuite elles sont isolées géographiquement et socialement. Elles quittent leurs familles pour venir dans les grandes villes. Le Projet d’appui stratégique aux travailleuses domestiques (Pastdom) nous a fourni des données essentielles qui montrent que malgré les engagements internationaux, la mise en œuvre des mécanismes de protection pour ces travailleurs reste très insuffisante. Alors que quand on cite la Convention 189 de l’Oit, qui demande le renforcement de la protection des travailleurs, nous nous rendons compte que cette Convention 189 n’est presque pas ratifiée par les Etats. Les Etats qui l’ont ratifiée sont exceptionnels. En tant qu’Institution nationale des droits de l’Homme (Indh), notre rôle est d’assurer la promotion et la protection des droits de tous sans exception, y compris les droits des travailleurs domestiques. Nous devons nous engager ensemble (Indh) à leur offrir un environnement de travail digne, sûr et respectueux de leurs droits. Le rôle des Indh est essentiel pour assurer l’éducation des parties prenantes sur le caractère fondamental de la protection et de la promotion des travailleurs domestiques. Les Indh militent en général pour l’adoption, la réforme et la mise en œuvre de lois nationales spécifiques qui protègent les travailleurs domestiques. Elles plaident pour que les pays ratifient et appliquent la Convention 189 qui concerne les travailleurs domestiques et qui établit des normes minimales de protection et de droits pour ces travailleurs.»
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