PRAIA – Traitement des questions migratoires : L’Onu exhorte à une plus grande coopération entre le Sénégal et le Cap-Vert

La migration, en particulier l’immigration irrégulière, avec les cas de pirogues transportant des centaines de personnes, notamment des Sénégalais, qui ont échoué au Cap-Vert ces dernières années, continue de susciter l’intérêt du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme en Afrique de l’Ouest. Depuis Praia, Robert Kotchani, Représentant régional du bureau, en visite de travail en terre créole, a exhorté ce jeudi les gouvernements du Sénégal et du Cap-Vert à chercher à renforcer leur coopération dans ce domaine afin de mieux gérer ce phénomène, pour que la circulation des personnes ne devienne pas une «source de problèmes», tant pour les deux Etats que pour les personnes qui se déplacent, que ce soit dans un contexte normal ou irrégulier. Le Bureau régional, a-t-il ajouté, est prêt à fournir les inputs nécessaires à la résolution de cette question.Par Arlinda NEVES (correspondante particulière) –
Robert Kotchani, Représentant régional du Haut-commissariat de l’Onu (Ohchr/Waro), basé à Dakar, qui couvre également le Cap-Vert, est à Praia depuis mardi dernier. Pendant quatre jours, M. Kotchani, accompagné de Ulrike Kahbila Mbuton, responsable des droits de l’Homme du bureau, a tenu des réunions avec des institutions gouvernementales, la Société civile, des journalistes et des organisations des Nations unies, dans le but d’identifier des domaines-clés de collaboration et de renforcer les partenariats en vue de promouvoir et protéger les droits de l’Homme, ainsi que d’aborder la liberté de la presse et le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Interrogé par Le Quotidien à la sortie de la rencontre avec les journalistes de tous les médias, sur les domaines dans lesquels le Sénégal et le Cap-Vert peuvent coopérer, Robert Kotchani a mis l’accent sur la migration qui, selon lui, doit faire l’objet d’une attention particulière entre l’Etat insulaire et le pays de la Teranga. «Les deux pays peuvent coopérer dans le domaine de la migration. De nombreux migrants quittent le Sénégal pour venir ici ou pour utiliser le Cap-Vert comme zone de transit. Il faut que les deux pays puissent, par exemple, voir comment gérer ce phénomène du point de vue des droits de l’Homme, afin que la circulation des personnes ne soit pas une source de problèmes, ni pour les Etats ni pour les personnes qui se déplacent, que ce soit dans un contexte normal ou irrégulier», a-t-il déclaré. En plus, «à grande échelle, les gens voyageront toujours avec ou sans visa.
Il s’agit pour les Etats, et les directives sont là, de contrôler les migrations, d’évaluer les flux migratoires qui se produisent entre eux. Mais il faut aussi analyser les causes des migrations», précise Robert Kotchani.
M. Kotchani s’est dit prêt à aider les deux pays à mieux comprendre les lignes directrices concernant les droits de l’Homme. «Il y a aussi le fait que le Sénégal a un Comité national des droits de l’Homme qui a le même statut que la Commission capverdienne des droits de l’Homme, et donc nous pouvons avoir des échanges d’expériences sur la façon de renforcer les deux institutions.» Et d’ajouter : «au Sénégal, un processus est déjà en cours, soutenu par l’Etat, et nous espérons que le Comité national des droits de l’Homme du Sénégal sera entendu dans les mois à venir. Nous pensons que le Cap-Vert peut bénéficier de l’expérience du Sénégal pour renforcer sa propre commission», a-t-il estimé, affirmant qu’en tant que membres de la Cedeao, les deux pays devraient également renforcer leur coopération dans ce domaine et dans d’autres questions relatives aux droits de l’Homme.
Pour l’heure, en ce qui concerne la presse, Robert Kotchani, qui a achevé sa visite à Praia hier, emportera avec lui un ensemble de préoccupations listées par les journalistes, en termes d’accès aux sources d’information, de formation, de ressources humaines dans les rédactions et d’amélioration des conditions salariales de la profession.