«Le gouvernement est déterminé à poursuivre les investigations afin de tirer au clair les constats de pratiques commerciales douteuses par certaines entreprises, en commençant par celles évoluant dans la minoterie», selon le communiqué du Conseil des ministres d’hier.Par Dialigué FAYE – 

Le gouvernement ne décolère pas par rapport à la suspension de la production de farine qui a été décrétée le lundi 24 juin 2023 par les meuniers et industriels du Sénégal, afin de contester la baisse des prix de la farine. Revenant sur cette mesure de baisse du coût de la vie, hier en réunion du Conseil des ministres, le Premier ministre Ousmane Sonko «a demandé au ministre de l’Industrie et du commerce de veiller à la mobilisation de ses services en vue du strict respect des prix sur l’ensemble du territoire national. En particulier, il a souligné la détermination du gouvernement à poursuivre les investigations afin de tirer au clair les constats de pratiques commerciales douteuses par certaines entreprises, en commençant par celles évoluant dans la minoterie».
Dans un communiqué rendu public lundi dernier, le gouvernement a condamné fermement l’arrêt de la production de farine ordonné par l’Association des meuniers et industriels du Sénégal (Amis) et a mis en demeure les meuniers de poursuivre les activités de production de farine dans le respect des prix nouvellement arrêtés.
Selon le communiqué du Conseil des ministres d’hier, le chef du gouvernement «a, en outre, exhorté le ministre de l’Industrie et du commerce à entreprendre les démarches nécessaires en vue de finaliser les travaux d’élaboration des projets de décrets et d’arrêtés d’application de la loi no2021-25 du 12 avril 2021 sur les prix et la protection des consommateurs».

Vers une restructuration et une réhabilitation du tissu industriel
Moins dissuasif que son Premier ministre, le président de la République a, de son côté, «demandé au gouvernement de poursuivre les concertations avec l’ensemble des acteurs économiques impliqués, les meuniers et les boutiquiers en particulier, en vue d’une application rigoureuse, sur l’ensemble du pays, des prix des produits homologués». Bassirou Diomaye Diakhar Faye a, auparavant, «salué l’application, dès le 24 juin 2024, de la baisse des prix de certains produits et services de consommation courante. Il a relevé les efforts budgétaires importants consentis par le gouvernement pour assurer cette baisse significative».
Sur un autre registre, le chef de l’Etat «a demandé au Premier ministre de travailler à l’élaboration d’une loi sur la souveraineté économique afin de mieux protéger les entreprises des secteurs stratégiques et de donner au gouvernement un droit de regard plus soutenu sur les modifications pouvant intervenir dans le capital».
D’après le ministre porte-parole du gouvernement, le Président Faye «a indiqué au Premier ministre la nécessité d’accélérer la transformation locale des produits agricoles par l’industrialisation, la promotion du consommer local et la modernisation du commerce de proximité avec les boutiques et magasins de référence.
Il s’agit aussi, selon lui, de mettre en branle une politique cohérente de maîtrise des prix des produits de grande consommation avec le recours, à court terme, à l’option des appels d’offres en ce qui concerne les approvisionnements du pays en produits alimentaires essentiels et hydrocarbures principalement. Pour le chef de l’Etat, la souveraineté alimentaire du Sénégal passe par la relance de l’industrie nationale qui demeure une priorité de l’action gouvernementale.
La souveraineté économique du Sénégal devra reposer sur la valorisation du potentiel industriel national et la densification du tissu industriel en grandes, petites et moyennes industries.
Dès lors, il a demandé au Premier ministre et aux ministres en charge de l’Industrie et de l’Economie, de mettre en œuvre un programme national de restructuration et de réhabilitation du tissu industriel».
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