Les militants de la coalition déplorent les faits. Ils rappellent que Sidiki Kaba avait lui été autorisé à tenir librement ses activités sans être interpellé. Par Abdoulaye FALL(Correspondant) –

Dr Abdourahmane Diouf a passé un moment difficile hier à Tambacounda. Interpellé par les policiers du Commissariat urbain de Tamba, il a finalement été libéré après quelques heures. Il lui est reproché d’avoir distribué des prospectus et flyers dans la ville. Ce qui serait en porte-à-faux avec la loi, auraient avancé les autorités préfectorales.
Refusant d’obtempérer à l’ordre d’arrêter ses activités, il a été arrêté et conduit au Commissariat. Mais, il n’y passera pas beaucoup de temps.
A sa sortie des locaux de la police, Dr Abdourahmane Diouf a d’emblée tenu à battre en brèche les allégations de l’autorité administrative. «Le Préfet m’a dit que la distribution des flyers et autres prospectus est en porte-à-faux avec la réglementation en ce moment. Donc, je devais arrêter la distribution», informe le leader d’Aar Sénégal. Seulement, rétorque-t-il, «j’ai dit au Préfet que nous sommes des hommes politiques responsables et aussi nous savons interpréter la loi. Actuellement, il n’y a aucune disposition de la loi qui interdise notre action. Et que par conséquent, rien ne peut nous empêcher de faire connaître notre contrat de législature».
Le leader du parti Awalé ajoutera : «C’est sur ces entrefaites que nous avons été interpellés par le Commandant de la police, puis par le Commissaire et le Préfet. Ils nous ont dit que nous sommes sous le coup de la loi et qu’en ce moment, les rassemblements sont interdits. Nous leur avons répondu que nous ne pouvons pas arrêter à moins qu’ils nous montrent les bases légales sur lesquelles ils ont fondé leurs arguments.» Il ajoutera : «Nous ne sommes pas en campagne et nous n’avons pas fait couvrir nos activités par les médias publics et privés. Seulement, la précampagne permet l’activité que nous menons. Donc point besoin d’arrêter.»
Devant des journalistes rassemblés devant le Commissariat de police de Tambacounda, Abdourahmane Diouf indiquera : «Je tiens à préciser que nous avons été bien accueillis par le Commissaire dans ses bureaux, avec beaucoup de courtoisie. Cependant, nous sommes une coalition responsable et n’accepterons point d’être intimidés ou menacés. Quoiqu’il en soit, pour nous interdire quoi que ce soit, il faut que cela soit basé sur des textes réglementaires.
Actuellement, nous avons fini notre procession à Tamba, après Goudiry et Koumpentoum. Nous nous acheminons vers Vélingara et espérons là-bas aussi qu’il nous sera laissé librement de faire nos activités.»
Les militants d’Aar Sénégal, très remontés, ont déploré l’interpellation de leur leader par les Forces de l’ordre. Et pourtant, ont-ils rappelé, durant tout le week-end, le ministre Sidiki Kaba a déroulé des activités politiques avec à chaque fois, des rassemblements monstres. A aucun moment, il ne lui a été intimé l’ordre d’arrêter. «Pourquoi ce deux poids, deux mesures», ont rugi les jeunes. Cette attitude n’honore pas notre démocratie et frise la provocation. «Ce n’est pas sérieux», ont déclaré très en colère certains d’entre eux, tout en précisant que cela ne les ébranlait pas outre mesure.
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