Licenciement à la Rts et au Soleil, suspension à l’Aps et tentative de liquidation par Canal+ international : les remous s’accumulent à un rythme effréné dans le secteur de la presse. Une crise qui ne laisse pas indifférente la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc). En effet, le Secrétaire général de la centrale syndicale, Cheikh Diop, note une «violation des droits et libertés des travailleurs», notamment dans les secteurs de la presse au Soleil, à l’Aps, la Rts et dans le groupe Excaf. «Aujourd’hui, on constate que la précarisation de l’emploi s’est déplacée dans le secteur public et ceci, est inacceptable. D’habitude, c’est au niveau du secteur privé qu’on se battait pour le respect du droit des travailleurs. Aujourd’hui, c’est dans le secteur public et l’Etat est directement interpellé sur ces questions pour qu’on puisse trouver des solutions, parce que ces problèmes ne peuvent pas continuer», a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Pour le cas du journaliste Bamba Kassé, agent à l’Agence de presse sénégalaise (Aps), suspendu depuis plus de deux ans pour avoir pris la défense de deux cadres femmes licenciées, Cheikh Diop estime que c’est «une sanction contre l’exercice du droit syndical». Et pour la Rts, le syndicaliste relève des violations moins graves de certaines libertés des travailleurs. «Il y a une ingérence dans le mouvement syndical de la Rts. Il y a eu des affections et même des suspensions de salaire», note-t-il. Au niveau du quotidien national le Soleil également, le Sg de la Cnts/Fc indique que c’est exactement la même chose. «Des délégués, des candidats délégués du personnel, ont été affectés durant leur mandat et durant leur candidature, ce qui est interdit par la loi. Il y a également des suspensions de salaire qui ont soulevé l’ire de l’ensemble des travailleurs pour protester contre ces agissements. Des licenciements et des affectations arbitraires», renseigne-t-il.
Par Ousmane SOW