PREMAS – Académie de Thiès : Des jeunes formés à la restauration de manuels scolaires

Après le lancement du projet de Préservation des manuels scolaires (Prémas) par le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam, l’académie de Thiès a initié le processus de déploiement du projet. Dans ce cadre, 62 restaurateurs de manuels scolaires et 1 862 gestionnaires de stocks seront recrutés et formés.
Après Kaolack en 2017, un nouveau métier a été créé à la Cité du Rail : C’est la restauration de manuels scolaires. Il entre dans le cadre du projet de Préservation des manuels scolaires (Prémas), lancé à Thiès, qui va former 62 restaurateurs de manuels scolaires et 1 862 gestionnaires de stocks. Financé par le Collègue communautaire de Brunswick au Canada, le projet, selon Mor Guèye, point focal du Prémas à Thiès, entre dans le cadre de la politique de l’Etat par rapport aux manuels scolaires. Il explique : «Depuis 2013, l’Etat a initié une politique pour les manuels scolaires. Et de 2013 à aujourd’hui, il a injecté près de 6 millions de manuels. Si l’on estime à 2 000 F Cfa le manuel, c’est près de 12 milliards de F Cfa.» Par conséquent, il estime que «l’Etat a beaucoup investi pour les manuels scolaires, surtout après l’avènement de la nouvelle réforme des programmes à travers le curriculum d’éducation de base». Le secrétaire général de l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Thiès Ville insiste sur l’importance de ce travail : «Après avoir injecté autant d’argent pour les manuels scolaires, il manquait un maillon qui est la restauration, mais également la préservation de manuels. C’est pourquoi le projet vient à son heure, pour non seulement créer un nouveau métier qui est la restauration de manuels, mais également former les gestionnaires au niveau des écoles pour que leur conservation soit vraiment une réalité.» Un projet qui s’appuie, selon l’inspecteur Mor Guèye, sur deux piliers. Il s’agit de la formation de gestionnaires et la création de métier de restaurateurs et restauratrices de manuels scolaires. «Pour les gestionnaires, deux personnes seront formées pendant 4 jours au mois de novembre au niveau des écoles pour s’occuper tout simplement de la préservation et de la conservation des manuels parce qu’il y a beaucoup de manuels détériorés qu’on injecte dans les Ief», rappelle-t-il. Lesquels gestionnaires vont se charger de l’archivage, de la préservation et de toutes les techniques y afférentes pour que les manuels soient mieux conservés : «C’est le premier pilier du projet. Et le second est important parce qu’il concerne la création de métier de restaurateur et de restauratrice de manuels scolaires. C’est un nouveau métier qui permet aux enseignants qui sont sur le terrain et aux directeurs de faire restaurer les manuels qui sont détériorés.» Dans ce cadre, dit-il, «le projet a déjà lancé un appel à candidatures pour ce nouveau métier depuis deux semaines pour recruter dans les 5 Ief de l’Académie de Thiès des restaurateurs de manuels qui seront au nombre de 62».
Nouveau métier
Après l’appel à candidatures, un comité de sélection va se réunir pour prendre ces restaurateurs sur la base des critères qui ont été déjà dégagés. Ensuite, une fois choisis, ils seront formés par le projet pendant un mois, entre décembre et janvier, sur les techniques de restauration de manuels, avant de leur doter d’outils de travail. Il s’agit, selon le point focal du Prémas Thiès, des mallettes qui vont contenir tous les outils dont ils auront besoin pour l’exercice de ce métier-là. «Des locaux seront mis à leur disposition pour installer leur atelier. Ensuite, nous allons envoyer une note à toutes les écoles et structures éducatives pour que les gens, s’ils ont des manuels détériorés, qu’ils aillent vers ces ateliers-là», explique inspecteur Mor Guèye qui faisait une campagne de sensibilisation sur le projet après la formation des points focaux.
Revenant sur la particularité du Prémas qui va former et recruter une centaine de jeunes sans emploi, dont des femmes et des personnes vivant avec un handicap en vue de favoriser leur autonomisation, le secrétaire général de l’Ief Thiès-ville de signaler que c’est un choix très pertinent. Il s’explique : «Au niveau des deux gestionnaires de l’école, l’un doit être une femme, de même qu’au niveau des restaurateurs de manuels. Au moins, il y aura 60% de femmes et de personnes en situation de handicap. C’est un choix du projet dicté quelque part par le partenaire, le Canada, qui œuvre beaucoup pour l’égalité des genres.» Dans son speech, M. Guèye annonce que le projet améliore la qualité de l’éducation, mais également permet à l’Etat de faire des économies et va toucher les 60 écoles publiques de la région de Thiès et près de 400 mille élèves du niveau élémentaire à Thiès et Kaolack. Dans cette dernière région, renseigne-t-il, le projet a déjà fait de bons résultats puisque, «pour la première année, des restaurateurs et restauratrices parviennent, après frais, à avoir des recettes de l’ordre de 150 à 200 mille». Pour dire, selon lui, «c’est un nouveau métier qui rapporte».
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