Les évènements prévus pour la célébration du premier anniversaire du Musée des civilisations noires visent à répondre à l’objectif de ce lieu de culture : celui de rencontrer le public et d’alimenter les réflexions. En conférence de presse hier pour présenter la programmation, le directeur du Musée a fait savoir que cet anniversaire va être marqué par 3 expositions et 3 rencontres scientifiques.

Pour la célébration de son premier anniversaire, le Musée des civilisations noires (Mcn) a choisi de marquer cet événement par des expositions et aussi trois rencontres scientifiques. En conférence de presse hier pour la présentation de cette programmation, le directeur du Musée Hamady Bocoum a fait savoir que cela répond à l’objectif du Musée : «Faire des expositions, rencontrer le public, alimenter les réflexions et aussi être très inclusif.» Il s’agira avec ces rencontres de continuer le travail de recherche et de réflexion de ce lieu de culture. Face à la presse, M. Bocoum a souligné que l’une des faiblesses du musée, c’est la programmation. Une chose qui sera améliorée si l’on en croit son directeur qui annonce une programmation beaucoup plus intense. L’autre faiblesse soulignée par M. Bocoum, c’est l’absence de campagne de communication. Ainsi, il compte mener des actions allant en ce sens afin de toucher sa principale cible qui se trouve être les élèves et les étudiants. «Contrairement à ce qui se passe dans les autres musées, notre cible ce ne sont pas les touristes, mais les scolaires», a-t-il déclaré. En outre, convaincu que le futur des musées se trouve dans le numérique et l’intelligence artificielle, M. Bocoum soutient que ce volet sera pris en compte.
Revenant sur les ateliers de réflexion, le directeur du Musée renseigne que les intellectuels, à travers ces échanges, «vont nous aider à partager ce contenu pas seulement pour l’Afrique, mais aussi le monde». Le premier thème porte sur «Contempo­ranéités africaines», le second sur «Continuités culturelles et déberlinisation» et le troisième sur «Religions et sociétés». Cet atelier, renseigne Hamady Bocoum, «sera introduit par le Pr Souleymane Bachir Diagne». Expliquant la pertinence d’aborder cette question, le directeur du Musée souligne qu’il «y a beaucoup d’extrémisme de part et d’autre. C’est très important de comprendre comment les Africains ont vaincu et continuent à vivre leurs religions traditionnelles, mais comment ils se sont appropriés les religions». Poursuivant ses explications, M. Bocoum indique que «l’idée ce n’est pas d’attaquer de gauche à droite, c’est simplement essayer de comprendre les choses». Selon lui, «au Sénégal, nous avons la chance d’avoir un espace pacifié pour que les religions cohabitent et il y a très peu d’extrêmes». Ce qui, d’après lui, peut être «une leçon que l’Afrique peut donner au monde dans certains domaines, même s’il y a des coins où il y a des violences résiduelles». D’ailleurs, il soutient qu’on ne peut «pas comprendre ces violences si on ne remonte pas aux sources de l’appropriation des religions et du fonctionnement de tout le panthéon africain avant qu’on entre en contact avec ces religions». S’agissant des expositions, il est prévu l’introduction de la collection d’art contemporain africain Prête-moi ton rêve, celle de L’école de Dakar et aussi Fent bokk (créer en partage).
A l’occasion de cette rencontre, le directeur du Musée des civilisations noires a fait le bilan de cette première année d’activités. M. Bocoum révèle qu’il y a eu 70 évènements majeurs qui ont polarisé du monde, sans compter les officiels. S’agissant des entrées avec achat de billet, 100 mille ont été comptabilisées en dehors des évènements majeurs et des visites des officiels. D’après lui, la fréquentation du musée «est assez honorable».