Premier jour de grève des bus Tata : Sale temps pour les usagers
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Les travailleurs de l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu) ont mis leur menace à exécution. Premier jour de grève, les conducteurs et receveurs membres de l’Aftu ont observé, hier, le mot d’ordre de grève de 72h, pour exiger de meilleures conditions de travail, une revalorisation salariale, des contrats et une couverture sociale. Partout à Dakar, les usagers ont souffert pour se déplacer. C’était le point mort pour les bus immobilisés au niveau des terminus 71 et 61 des lignes Tata. Certains clients étaient obligés de se rabattre sur les arrêts de Dakar Dem Dik, des «cars rapides» ou encore prendre des motos Tiak-Tiak. Mais les personnes qui dépendent des transports en commun pour se déplacer ont été particulièrement touchées.
11 heures du matin. De fines gouttes de pluie continuent de tomber sur la capitale. Au terminus de la ligne 61, près de la mairie de Keur Massar, une dizaine de bus sont stationnés sur place. Les quelques usagers trouvés sur les lieux sont interloqués. Djiby Sow Seck est l’un d’entre eux. Il a appris la grève, dit-il, vers 9h (hier) après avoir longuement attendu le bus à l’arrêt situé devant son domicile, qui se trouve être également à quelques mètres du terminus de la ligne 61. «Je ne savais pas qu’il y a grève aujourd’hui (hier). Et ça va être compliqué pour nous de trouver un moyen de transport», se plaint-il, dépité. Il rallie la gare routière de Keur Massar, qui jouxte la forêt de Mbao, pour prendre ensuite les cars «Ndiaga Ndiaye». Las d’attendre pendant des dizaines de minutes, certains usagers tentent de faire de l’auto-stop, tandis que d’autres, à cause de la pluie, préfèrent retourner sur leurs pas pour rentrer chez eux. A quelques mètres, d’autres bravent la pluie, parapluies au-dessus de la tête, et se précipitent pour monter à bord d’un bus Dakar Dem Dikk qui, d’ailleurs, partage le terminus avec la ligne 61.
Au niveau du terminus de la ligne 71 en face du terrain Yekini, la situation est la même. Les usagers patientent dans l’espoir d’avoir un véhicule pour vaquer à leurs occupations. Les taxis sont quasiment introuvables dans les alentours. «Ce sera à un prix exorbitant, surtout si tu veux te rendre en ville», confie Fatou Taye. La trentenaire est consciente qu’elle va souffrir le martyre pour se rendre à Dakar. Au rond-point Keur Massar également, où les bus Aftu exploitent plusieurs lignes reliant le nouveau département aux quartiers périphériques comme Tivaouane Peulh, Niacoulrab, Niague ou encore Jaxaay, Rufisque, Malika, Yeumbeul, l’on constate qu’aucun bus de Tata n’est passé sur la route principale. Quant à la gare routière en face de la station Shell, elle est bondée, le nombre de cars «Ndiaga Ndiaye» est insuffisant pour satisfaire la forte demande. Les quelques bus Ddd qui passent ne sont pas assez nombreux. Badara Diop, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, voulait se rendre à Camberène 2, mais ne voit aucun bus ou «Ndiaga Ndiaye» allant dans cette direction. Juste à côté, un conducteur de moto Jakarta lui fait un signe de la main. Il lui demande sa destination pour le convoyer. «Camberène 700 Fcfa. Tu as combien», lui demande-t-il. «C’est hallucinant, 700 F Cfa d’ici Camberène, je ne vais pas l’accepter», râle Badara Diop, désemparé.