Par Mamadou SAKINE

– La première édition du festival Gaboma Art culture tenue à la place du Souvenir, sise sur la corniche à Dakar, a permis de découvrir la pluralité de danses ethniques du Gabon. Le Fianza, le Ndjembé l’ikoku-elone, le Bwiti Magnala ont été révisités au grand bonheur des spectateurs. Certains étaient, par moments, aux anges. La joie d’un groupe de jeunes filles est trahie par leurs cris qui déchirent l’air frais en provenance de la mer. Le temps passe, les troupes se succèdent sur scène. Les gens sont attablés par affinités, soit entre amis, ou en famille. «Nous avons constaté que dans notre communauté, il y a moins de rassemblement et la seule chose qui réunit toujours les Gabonais, c’est notre culture, nos rites traditionnels : le Ndjembé l’ikok-elone, le Bwiti Magnala, le Fianza qui sont des danses typiques du pays qu’on ne retrouvait plus au Sénégal depuis plus de 8 ans», a expliqué John Walker Otsagapouo, manager d’Ano Party, structure organisatrice de l’évènement, qui regroupe des étudiants gabonais qui résident au Sénégal. Elle a pour but, selon lui, la création et la valorisation de la culture gabonaise au Sénégal, en particulier la culture bantu.
A travers cette culture, c’est l’expression aussi de danses mixtes. Des danses de réjouissances du pays natal comme le mélange de Ivanga, Guinda, Abandji, et Elombo. Elles sont en effet accompagnées de chants de clan que les acteurs exécutent généralement avec des histoires bien précises.
Habillés en tenue traditionnelle, les membres de la troupe Olatano Dakar viennent de terminer leur première prestation. Le visage coloré, Emma Elisabeth Oyane est en sueur à l’image de ses collègues. «Pour la première chanson, c’est une pirogue que nous naviguons ensemble. Cette pirogue est pleine d’ambition, l’ambition que nous partageons. Et cette chanson nous dit : «tout le monde doit aller dans le même sens» pour la réussite justement de toutes les ambitions que nous avons ensemble», explique-t-elle. Même la présence du feu a un sens particulier. «C’est lui qui guide l’association, il doit toujours être présent dans notre manifestation pour nous illuminer, nous rafraîchir la mémoire et beaucoup d’autres choses», décortique Emma Elisabeth Oyane.
Après eux, il y a eu la troupe G6-Sénégal avec un mélange de plusieurs danses comme le Fianza de l’ethnie Kota. Des danses qui mettent en valeur leur tradition provinciale, pratiquées lors des rites initiatiques comme la sortie des jumeaux, la circoncision, le passage de la jeune fille à la femme, etc. Au-delà de la démonstration du G6, de Olatano Dakar, les troupes Afrik’an legend, Elata Meyong, Dibandu théâtre n’ont pas été en reste.
Pour cette année, ce sont les Comores et le Congo qui sont les invités d’honneur.
msakine@lequotidien.sn