La boutade de Cheikh Bara sur Walf Tv (je veux un audimat juvénile et féminine – pour lui seul, le 3ème âge le suit) est une remarque révélatrice de l’état d’esprit de la gent féminine ; elle ne s’intéresse nullement à la politique encore moins à la géopolitique. C’est un peu atavique et semble séculière une telle attitude désintéressée, voire distante de tout ce qui est pouvoir, et gestion de la chose publique. Pour briser le plafond de verre, elle use du dialogue et compromis afin de quémander de telles choses qui lui reviennent de fait comme de jure. Elle négocie avec le patriarcat politique et le masochisme politicien, la portion congrue (10%) des mairies. Autrement, elles consentent, de guerre lasse, bouter, hors champ, la parité. Une régression qui reflète un manque d’ambition et le déclin du féminisme au profit du «gendérisme», une dérive sociale.
Qu’arrive-t-il à nos braves dames ? Comment expliquer cette aversion, option pour le minimum, démissionnant et abdiquant pour la conquête du pouvoir, mais la quête ? Pourquoi se contentent-elles du peu, renoncent à leurs ambitions, revues à la baisse ? Après chaque élection, elles rangent clique et claque politique et se font absorber dans les queues ou se terrent dans les concessions. Déboussolées par les maigres résultats, elles sont frustrées et se sentent honnies quelque part alors que le combat s’illustre par des hauts et des bas avant que le sacre ne se réalise. De fait, même le trio, ayant osé franchir le rubicond, disparaît totalement du landerneau (Mmes Ly, Sow Sidibé ou Dieng Diakhaté). Sur 300 partis ou Gie politiques, il n’y en aurait que celles-ci qui en oseront créer.
Une activiste de renom (il en existe ailleurs) au Sénégal, ça balbutie avec Mlle Mbengue de Frapp. Et pourtant, on a vu des syndicalistes et des universitaires dans le mouvement contestataire, mais aucune percée, jouant les seconds rôles ou instruments de l’intendance ou de la logistique de bataille. Des faits d’armes dans la contestation féministe sans féminisme, pas encore au-devant de la scène. Des femmes de Nder ou Aline Sitoé des temps modernes, on en cherche en vain… Des opposantes et activistes, pas veinardes au Sénégal, des Yamb, même si on subodore une relève avec Nogueye Babal Sow (Africa power). Mais en verra-t-on ici des opposantes telles que ces deux guerrières, incarcérées, qui ont osé défier Kagame et Talon…
Qu’arrive-t-il à nos bonnes sœurs et filles résignées, peu ingénieuses et à la limite inhibées ? Comment peuvent-elles accepter un tel sort, immérité, étant le «labo» de la vie ; du moins, comment admettre cette apathie, blasées ou simplement «sur-effeminés» se suffisant à montrer leur charme, vendre leur beauté, aguicher, allant jusqu’à commettre l’inconcevable, se dépigmenter et passant le plus clair de leur temps à se bichonner, se maquiller (peinturlurer la frimousse) et se crêper le chignon pour si peu ou des commérages… Simple constat pour la grande majorité.
Des dilettantes ou battantes, elles triment à longueur de journée et de mois pour dilapider le tout dans une cérémonie juste pour le prestige, se ruinant avant de se prosterner devant les hommes en vue de trouver une relance, ces maudits maîtres chanteurs et loubards. Les autres se livrent au pillage des deniers pour satisfaire de telles lubies de grandes dames. Aujourd’hui, on envisage d’autonomiser les femmes, mais l’on craint que cela soit une gageure sans avoir réglé ce préalable de «changement de mentalité». C’est ainsi qu’on pourra un jour voir poindre une patronne des Patrons comme Mme Parisot ou Betancourt (France).
Pourtant, elles sont aussi douées, méritantes que leurs comparses mâles à la tête des Agences ou des sociétés nationales Pad, Poste-Finances, Ipres, Onas etc. Très conciliantes et naïves pour la plupart d’entre elles, ça ferait des concessions, trop de largesses, se donnant à fond à des hommes ingrats quelque fois. Et tout dernièrement, en clouant sur le tarmac la ministre du Gaz et du pétrole (au profit de la Première dame) en allant renégocier à Nouakchott avec la firme exploitante, (selon la presse) dénote de l’ampleur de cette crise, perte de crédit et de la condescendance à l’égard des femmes au plus haut niveau étatique…
Une championne, une capitaine d’industrie au Sénégal, on fouine partout, à part Oumou Informatique il n’y a pas une autre «self-made-woman», (on relativise) même dans l’enseignement, un secteur porteur. Des balbutiements sont constatés qu’au niveau des crèches avec l’appui des hommes encore. Et pour cause de leur docilité, manque d’ambitions, de conviction et de convoitise (sinon pour un mari fortuné), un chef d’Etat n’a jamais songé nommer une ministre de l’Economie, Fi­nances même Plan ou en charge d’un ministère régalien (exception de la justice). Une «gourveneure» à Fatick, cela se verra en 2020. Une Colonelle, une lieutenante pas encore en vue, une Générale, il ne faut même pas y penser (dans un demi-siècle peut-être avec l’officialisation de l’écriture inclusive).
Dans les affaires quasi absentes ou l’industrie culturelle, elles se démènent et comptent sur les hommes pour leur hausser la voix et en faire des stars planétaires. Elles végètent alors qu’elles sont bourrées de talents et attendent d’être boostées alors qu’elles savent en faire mieux que ces mentors trop jaloux et railleurs, voire «saboteurs» avant de les enterrer. Mais pourquoi se laissent-elles faire abuser, ravaler… ? D’ailleurs, après les Mariama Ba, Sow Fall, on aura failli connaître la déshérence et l’absence de relève, mais une bonne graine plastronne : une brochette de filles talentueuses qui rassure un peu…
Fatoumata tampi serait un cas d’école, sortie de nulle part ni d’une chapelle politique, du carcan du régime en place ni d’une opposition formelle, voire «marionnettée» par un lobby puissant, s’investir en s’opposant au machiavélisme, à la mal gouvernance, défiant l’autorité et l’ethnicisation du pouvoir avec Fouta tampi comme pour dire que l’ethnie du Président est la plus éprouvée par la mal gestion, l’impéritie par l’abandon de ce terroir dans le dénuement, la désolation.
Ce qui confirme son incurie en ne parvenant pas à «détourner» cette novice et la faire taire politiquement et l’embrigadant. Pourtant, taxée d’illettrée et pas très nantie, elle a réussi à incarner un certain leadership féminin pendant que celles bardées de diplômes s’avouent vaincues d’avance, restant cloîtrées chez elles ou croupissent dans les bureaux ou «cuisines» des partis et se complaire dans leurs rôles et être des «brebis» de panurge, faisant le porte-à-porte pour «goûter» au pouvoir, espérant obtenir les rênes sur un plateau d’argent. Mme Tampi ne risque-t-elle, d’ailleurs, d’être phagocytée ou absorbée par cet ogre «phallique». (On constate des velléités du côté de Pastef).
Le journaliste mène à tout, et surtout lorsqu’on aura eu à pratiquer du syndicalisme au sein de l’instance nationale, aguerrie et guerrière. Mais chez nous, cet adage ne prospère et risque de ne pas s’avérer. Qu’est-ce qui bloque nos vaillantes consœurs ? Au niveau du Barreau, là nos avocates se muent en «clercs» des ténors ou s’illustrent dans de petites besognes ou scènes d’alcôves. Triste, c’est la scoumoune : elles n’ont jamais été bannies ou envoûtées. Ces «mecs rivaux», jaloux invétérés et «mesquins», leur ont jeté le mauvais sort ? (Allez savoir !)
Sans vouloir verser dans l’apologie de la migration, la femme «diasporienne» veut s’émanciper, s’autonomiser et aspire même à jouer les grands rôles. Mais pourquoi ces intellos africaines parviennent à se hisser au sommet hors continent (Usa, France, Italie, Belgique). Notamment en Suède en lice pour devenir Première ministre. Tandis que chez nous, elles seraient simplement cooptées, limogées, comme des bidules ou serviettes, elles ne sauront rebondir, mais encore se faire parachuter… Et pourtant, les femmes sont dotées de qualités exceptionnelles, l’intuition, avec un Qi et Qe très élevés, donc en majorité des Hpi. Allez explorer le palmarès de Kennedy, Mariama Ba de Gorée pour en avoir la certitude !
Des grandes dames, il en existerait comme égérie. Et pour cause, les successeurs de Senghor n’auront-ils failli à cause de la «djolofisation» de leur épouse, absente, voire moins influente ou mal influenceuse ? Pourra-t-il réussir un Président polygame avec deux conseillères ? Et comme le faisait remarquer le doyen Amady Dieng, les femmes des écrivains noirs sont quasiment «blanches», dès lors que l’instinct trop grégaire et le goût prononcé du lucre des africaines éteignent l’inspiration, ne peuvent se concilier avec la muse ou ruinent l’homme de tout. Est-ce les mêmes raisons qui incitent «stars» du foot à s’acoquiner avec des Européennes ?
Là où elles s’évertuent à damer le pion aux sœurs de l’autre monde c’est le mariage, battant le record de longévité. Exploit en observant ailleurs, cela ne dure que le temps d’une rose (2 ans) ponctué par un féminicide. Petit bémol, l’Africaine (au pays) est traumatisée par le célibat, vexant pour elle, voire stigmatisée comme racoleuse ou voleuse de mari… De ce fait, elle préfère de loin l’«enfer» conjugal à la la rue. Mais après tout, il faut qu’elles se rebiffent en cessant de fignoler, d’être «ambiancieuses» de meeting, objets et outils de marketing. J’aurais gobé les voir jouer les Meinhof ou Madof africaine que racoleuse, «infanticidaire», maquerelle comme elles ont banni de racketter et d’agresser, sauf par l’accoutrement…
Si on extrapole un peu, on voit que le mal est général, même chez les hommes, on fait le même constat d’un recul des intellos qui ne brillent qu’à l’extérieur et en dehors de la sphère politique et médiatique. Aujourd’hui, le landerneau est investi par des «ndongo daara», plus futés, analystes hors pair, voire «géopolitistes» patentés et plus en vue au niveau de l’Hémicycle (Cheikh Mbacké Doly Serigne Djamil Sy… tout autant que Cheikh Bara qui excelle en la matière à la télé… Juste implémenter les «Daaras de métiers» comme second palier après avoir ingurgité la doxa (Qe). Pourquoi pas une «Jigeen daara» s’imposer et réaliser cet exploit pour montrer le chemin ? Ce sursaut d’orgueil et lève-défi, on l’attend vivement ici.
Peut-on rêver voir un jour les «Yaye daara» inverser la tendance, envahir les plateaux de Tv, pas seulement pour du prêche de régulatrice sociale, mais aussi pour analyser et faire de la politique au sens noble du terme et atterrir un jour à l’Hémicycle ? Et le summum de l’audace et l’intrépidité, en devenant «imamesse». Qu’est-ce qui nous empêche d’avoir une cheffe d’Etat comme Christina Krischner (Argentine) ou Michelle Bachelet (Chili) pas de dévolution à la tanzanienne ? Et portant, elles constituent plus de 52% de l’électorat, mais ne s’aiment guère jusqu’à consentir à l’autre son savoir et leadership. Elles doivent se départir de cette «aigritude», cet égocentrisme, cette rivalité «intestine», mettant en lice la plus apte à diriger.
Et l’éducation du Peuple par le truchement des médias semble dévolue de fait à ces mêmes «ndongo et jigueni daara» dès lors que l’intelligentsia de l’école, apathique, atone se limitant à reproduire les tares de l’enseignement archaïque, curricula caduque pour une communauté scolaire «digitalienne» comme en avance sur leurs «appreneurs». Il y a lieu de tout reformer et adapter le curriculum à l’ère de l’«homo numerikus», tout en instillant une bonne dose du savoir des «daaras» pour lui procurer un Qe adapté afin que ce Hp acquis, cela puisse inciter les filles, imbues de savoir (capacités, aptitudes), à accéder en politique sans passer par les hommes et à la Magistrature suprême : une cheffe de l’Etat.
Dis-moi quelle femme tu as je te dirai quelle société tu feras ! Faut-il imputer la faillite de la nôtre à la gent féminine, l’indiscipline, le dévergondage, les errements ? Les responsabilités seront partagées avec ce mâle accapareur et laxiste tout en étant manipulateur et marionnettiste ? On soutient mordicus que le siècle ou l’essor ne sera sans la femme. Du coup, elle doit mener une fronde pour une remise en cause, exiger ses droits et s’imposer. Pourquoi pas le boycott des ménages pour faire plier les machos ? Des contradictions, aucunement en optant pour des «yaye daara», dès lors que tout repose sur la doxa et la formation des hommes pour un bon usage du numérique et le prêche par l’exemple.
On en savait déjà des femmes de leur vista et de leurs dons, et une étude en cette période Covid-19 révèle qu’une femme à la tête d’une organisation peut sauver plus de vie de 43% comme relevé dans les régions administrées par elles au Brésil (source Bbc). La stratégie et le bon sens restent innés chez elles, les dames savent tout manier avec dextérité jusqu’à défier les aléas et les impondérables, voire équations.
C’est un combat avant-gardiste qu’un caucus des femmes pan-africanistes doivent initier, partir en guerre en fédérant les associations féminines. A l’instar du monde, l’Afrique devra suivre la mouvance de la renaissance des femmes : l’Omc, le Fmi, l‘Ue, entre autres, se féminisent, une exigence de l’heure, à répercuter comme un faire-valoir, quitte à recourir à tous les moyens légaux. On vous implore à vous ressaisir, vous reconsidérer, vous toiser et cerner votre envergure en vue de tenir la dragée haute.
Le monde est menacé et on compte sur vous comme un roi en fera l’injonction, nous rappelle le chantre, dès lors que le mâle l’aura «chaoté». Il y va de la survie de tous les êtres et surtout des humains, de l’avenir, en mettant en exergue l’anthropocentrisme et un «transhumanisme» contrôlé. Tout doit commencer par ce continent référentiel que Dieu a mis en réserve pour cette humanité…
Abou DIAKO
Journaliste écrivain