Mbour va aller en ordre dispersé au Conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes qui doit se tenir aujourd’hui, à Diamniadio. Les jeunes du département accusent les responsables politiques de vouloir utiliser les résultats issus des études que le collectif des enquêteurs avaient menées, en prélude à cette rencontre, à des fins politiques ; mais aussi de n’avoir pas été impliqués à la restitution des résultats desdites enquêtes.
«Nous avons eu la désagréable surprise de constater avec amertume et consternation que la réunion de restitution et de partage convoquée dans un cadre purement technique, a été transformée en réunion politique et partisane pour ne pas dire en Assemblée générale purement politique où aucune restitution n’a pu se faire. Pire, nous, enquêteurs au nombre de 200, n’avons même pas pu pour l’écrasante majorité d’entre nous accéder à la salle de réunion. Des responsables politiques ont acheminé des centaines de militants avec des cars et ont envahi la salle et ses alentours», a déploré leur porte-parole, Séga Dianka.
Ces enquêtes sont destinées à faire le point des besoins de la jeunesse du département en termes d’emplois, de formation professionnelle, de financement… Cela, afin de contribuer à la mise en place du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes annoncé par le président de la République et qui sera financé à hauteur de 450 milliards de francs Cfa.
Mais si l’on y prend garde, dénoncent M. Dianka et ses camarades, les responsables politiques du département, notamment Mahmoud Saleh, Sophie Gladima et Saliou Samb, risquent saper cette belle initiative du chef de l’Etat.
A Joal, les jeunes disent qu’il n’y a pas d’enquête. Le coordonnateur des volontaires de la commune, Adama Dioh, se veut clair. «Il n’y a pas eu d’enquête dans cette commune. Au moment où on attendait les volontaires choisis par le maire pour travailler, nous avons vu à notre grande surprise, des jeunes formés par la ministre Sophie Gladima sillonner les quartiers. Je précise que nous n’avons pas reçu de tablette, ni d’argent pour faire ce travail, car ce sont les maires qui devaient sortir les moyens pour nos perdiems. Je me demande comment Saliou Samb peut organiser des restitutions, alors que la commune de Joal n’a pas organisé d’enquête. Donc, c’est Sophie Siby qui a donné les chiffres de Joal, il faut qu’ils arrêtent de tromper le Président. C’est Mahmoud Saleh qui est derrière tout ça, alors qu’il n’a pas de base, c’est le cas de Mme Siby. Voilà des pratiques qui visent à diviser la jeunesse et le pays n’a pas besoin de ça», peste Adama Dioh.
A Diass, le maire Cheikh Tidiane Diouf, ainsi que le Directeur général du Cosec, Mamadou Ndione, sont pointés du doigt. Issa Faye, un des responsables de la jeunesse, reproche à ces derniers d’avoir choisi des enquêteurs de leur camp.
Séga Dianka et ses camarades soupçonnent que ces responsables politiques veulent faire de ces enquêtes un instrument politique. «Nous attirons l’attention du Président Macky Sall et lui disons que nous ne voulons pas de Saliou Samb comme représentant des jeunes, nous lui demandons de trouver quelqu’un d’autre qui puisse nous écouter. Pour la rencontre prévue demain à Diamniadio, 10 enquêteurs devraient assister à cette rencontre avec le Président pour lui faire part de nos doléances, mais on vient de nous informer qu’à la place, il y aura une équipe nommée Conseil départemental de la jeunesse. Nous n’allons pas accepter cette forfaiture et cette équipe ne nous représente pas», martèle M. Dianka.
Interpellé par rapport à la sortie de ces jeunes, Saliou Samb, président du Conseil départemental de Mbour, a préféré garder le silence.
Par Alioune Badara CISS(Correspondant – abciss@lequotidien.sn)