Ousmane Sonko a déjà l’esprit aux prochaines élections locales. Dans cette optique, il a invité ses militants à avoir une grande capacité d’ouverture. Le candidat malheureux, qui a rejeté les résultats provisoires, a dénoncé un scrutin «piégé en amont» et souligné que «le triomphe restera sans gloire» pour Macky Sall.
Il conteste toujours les résultats, tout comme les autres candidats malheureux. Mais Ousmane Sonko a eu hier un ton moins polémiste et rassembleur. A-t-il tourné la page ? C’est apparemment le cas, même s’il ne le dit pas. En conférence de presse, le candidat de la coalition Sonko Président qui a obtenu 15,67% à l’issue du scrutin du 24 février a désormais les yeux rivés sur les prochaines Locales. «Nous devons tous être fiers du bond exceptionnel et inédit réalisé entre les élections législatives de 2017 et le scrutin de février 2019», a-t-il dit. C’est pourquoi il a exhorté ses militants et sympathisants à préparer les prochaines élections. «L’avenir, c’est maintenant. Il convient donc, dans l’urgence absolue, que l’opposition et toutes les forces démocratiques de notre pays s’attèlent à exiger et obtenir les réformes indispensables pour consolider la démocratie, dans l’intérêt exclusif du Sénégal», a-t-il dit. En ce qui le concerne, il invite ses hommes à faire «preuve d’une grande capacité d’organisation et d’ouverture» en direction des élections municipales et départementales du 1er décembre 2019. Ce, pour réaliser «l’émancipation économique du Sénégal et le progrès social de la jeunesse». Il faut rappeler que le candidat de la coalition Sonko Président a largement remporté les trois départements de la région de Ziguinchor.
«Le triomphe restera sans gloire pour le vainqueur»
Le leader de Pastef n’a pas oublié les «manquements» du scrutin qui, selon lui, a été «piégé en amont par un processus électoral conduit de façon cavalière». Il a dénoncé, entre autres, «la création illégale de bureaux de vote, y compris le jour du scrutin, le dépassement du nombre d’électeurs par bureau, le gonflement artificiel de la population électorale». Sonko estime que c’est sur cette base que, «naturellement», tous les candidats de l’opposition ont rejeté les résultats provisoires, donnant Macky Sall vainqueur de la Présidentielle dès le premier tour avec 58,27%. S’il exprime sa «fierté d’appartenir à ce Peuple-là», il souligne tout de même que «le triomphe restera sans gloire pour le vainqueur» car, regrette-t-il, «la démocratie en a pris un coup». Il relève ainsi que «plusieurs entraves dans le dispositif électoral et de nombreuses tentatives de détourner les citoyens de ce moment décisif dans la vie d’une Nation, visant à porter préjudice à la libre expression du Peuple, ont été enregistrées».
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