L’écrivaine burkinabè, Dédé Rose Gloria Kouevi, a exprimé dans son nouveau roman intitulé Le dilemme, toute son indignation face aux nombreuses attaques terroristes qui ciblent son pays ces dernières années. «Le dilemme est mon cri du cœur par rapport aux nombreuses attaques terroristes auxquelles ma chère Patrie le Burkina Faso est toujours victime. On déplore chaque jour des morts», a expliqué la romancière lors de la présentation, vendredi à Dakar, de son livre. Cet ouvrage de 80 pages est publié aux Editions Hector Adams. Le dilemme a déjà été présenté au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Après l’étape du Sénégal, son auteur compte se rendre au Maroc, au Bénin et au Togo pour le même exercice. Le déclic, a-t-elle expliqué, est venu de l’attaque de Solhan, une localité du nord-est du Burkina Faso lors de laquelle 160 civils, des hommes, femmes et enfants, ont été tués en décembre 2021. «L’attaque de Solhan m’a interpellée où on a pleuré plus de 160 personnes mortes en une seule nuit. C’est la plus meurtrière depuis le début de la violence. Mon cœur de femme et de mère s’est déchiré et je me suis dit qu’il est temps que tout le monde se mette à l’œuvre, une manière d’aider et de combattre à travers ce livre», dit la romancière Burkinabè.
Le roman raconte l’histoire de deux frères orphelins de mère dès leur naissance et qui finissent par être opposés, car l’un est devenu commandant de l’Armée nationale du pays et l’autre engagé dans les rangs des terroristes pour tuer ses frères. Ainsi, le père se retrouve-t-il dans un dilemme face aux chemins opposés pris par ses deux enfants. La romancière raconte que la mère des jumeaux a été violée par son professeur qui des années plus tard est devenu ministre et adopte dans un orphelinat l’un des frères sans savoir qu’il est son propre fils aban­donné. L’écrivaine burkinabè aborde dans son livre, de multiples autres sujets tels que le viol, l’éducation, la responsabilité des parents et toutes les questions existentielles. «Le mal est entre nous et nous sommes tous responsables parce que nous ne savons pas aimer. Nous parlons de l’amour, mais ce n’est pas vrai, sinon nous ne pourrions pas tuer ou faire du mal à autrui», a-t-elle laissé entendre.
Dédé Rose Gloria Kouevi, qui estime qu’il faut une «réconciliation nationale au Burkina Faso», appelle à «cultiver l’amour, le respect, la considération d’autrui». Elle invite les jeunes africains, et particulièrement ceux du Sahel, à prendre leurs responsabilités pour leur avenir. «Il faut que chacun puisse faire quelque chose pour son pays. Tu apportes quoi à ton pays, à ta Patrie ? Soyons des hommes créatifs, de visions pour faire rêver notre Afrique», lance-t-elle.
Aps